Wild Wild Space

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Ad Astra @20th Century Fox

Sommes-nous seuls dans l'univers ?

Découvrez la réponse à cette question avec Nathalie A. Cabrol, directrice du centre Carl Sagan pour l'étude de la vie dans l'Univers à l'institut SETI à la NASA. Son essai À l'aube de nouveaux horizons est actuellement en poche aux éditions J'ai Lu.

Sommes-nous seuls dans l’univers ? - Nathalie A. Cabrol #219 | Ausha
Sommes-nous seuls dans l’univers ? Découvrez la réponse à cette question avec Nathalie A. Cabrol, directrice du centre Carl Sagan pour l’étude de la vie dans l’Univers à l’institut SETI à la NASA. Son essai À l’aube de nouveaux horizons (https://www.babelio.com/livres/Cabrol--laube-de-nouveaux-horizons/1472853)est actuellement en poche aux éditions J’ai Lu. Wild Wild Space Après avoir invité Roland Lehoucq, notre podcast continue de s’intéresser à la science. On s’est posé la question de savoir si nous étions seuls ou pas dans une galaxie pourtant si vaste ? Qui de mieux que Nathalie A. Cabrol, astrobiologiste franco-américaine, spécialiste de l’étude de la vie dans l’Univers pour répondre à cette question ? De passage à Paris alors qu’elle travaille à la Nasa à l’institut SETI , nous avons eu l’occasion d’échanger longuement sur plusieurs thématiques comme la mission et la méthodologie du centre Carl Sagan, qu’elle dirige. On en a profité pour interroger notre invité sur la présence de la vie sur les planètes Mars et Vénus. Nathalie A. Cabrol a également donné son avis sur trois extraits de films de science-fiction que nous lui avons sélectionnés. (Contact, Independance Day, Star Trek : Premier Contact). On a abordé des thématiques plus sensibles comme les questions de complotisme en lien avec l’ufologie, mais aussi la stratégie d’Elon Musk de faire venir des colons sur la planète rouge. Les vingt dernières de notre discussion sont un vibrant plaidoyer pour une prise de conscience écologiste et humaine afin de protéger notre monde. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d’informations.

« Ad Astra » : Per monstra, père monstrueux

Ad Astra (2019), réalisé par James Gray, est un film de science-fiction mettant en vedette Brad Pitt dans le rôle de Roy McBride, un astronaute solitaire. L’histoire suit Roy alors qu’il est envoyé aux confins du système solaire pour retrouver son père, Clifford McBride (Tommy Lee Jones), disparu lors d'une mission spatiale des décennies plus tôt. La mission de son père, appelée le projet Lima, visait à rechercher des formes de vie extraterrestres. Toutefois, elle semble aujourd’hui menacer l’existence même de la Terre en raison de mystérieuses surcharges électriques. Roy doit affronter ses propres traumatismes, la relation avec son père, et les dangers de l’espace profond. Il sera finalement confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l’existence humaine, et notre place dans l’univers.

Ce road trip SF, finalement plus cérébral que spectaculaire, est largement acclamé pour ses effets visuels et sa cinématographie. Les paysages spatiaux sont qualifiés de sublimes, évoquant l’immensité et l’isolement de l’espace. Beaucoup de critiques comparent ces visuels à ceux de 2001, l'Odyssée de l'espace. Toutefois, le rythme lent du film n’a pas fait l’unanimité. Ad Astra, avec toute l’ambition folle qui le caractérise, choisit de se focaliser sur la quête intime d’un personnage principal déprimé et perdu. Certains critiques et membres du public l’ont du coup trouvé trop contemplatif, voire ennuyeux par moments.

Pour en savoir plus sur le film :

Ad Astra : critique d’une odyssée spéciale
Voici notre critique du film Ad Astra de James Gray.. James Gray nous a longtemps mené au coeur de New York. De son quartier natal dépeint dans Little Odessa aux années 20 de The Immigrant, la Gros…
« Ad Astra » de James Gray : Per monstra, père monstrueux | Le Rayon Vert
Si « Ad Astra » relève du familialisme propre au cinéma hollywoodien, celui-ci se trouve pour partie désamorcé par la mélancolie d’un regard.
Aller à la rencontre extraordinaire de l'autre intelligence venue d'ailleurs ou bien se projeter dans les confins (inter)galactiques, c'est donc finir toujours par retomber sur papa-maman, autrement dit sur ce bon vieil Œdipe, cette mythologie indépassable.

La conquête spatiale : Entre science et science-fiction

"Tout ce que l'on rêve est fiction et tout ce que l'on accomplit est science.
Toute l'histoire de l'humanité n'est rien d'autre que de la science-fiction".
Ray Bradbury. Beyond 1984

"À partir des années 1950, de nombreux récits et films de SF ont été consacrés aux voyages interplanétaires, aux voyages interstellaires et à la colonisation de l'espace. On peut donc comparer, et c'est l'un des buts de ce livre, les solutions proposées par la science fiction à celles que l'astronautique a réellement mises en œuvre au cours de son histoire. La littérature et les films de SF contiennent de nombreuses idées qui ont été réalisées ensuite, sous une forme plus ou moins proche. On peut évoquer par exemple « les rétrofusées (1869), les dispositifs d'atterrissage sur les planètes (1928), les ailerons de stabilisation aérodynamique (1929), les bâtiments pour le lancement des fusées en position verticale (1929), les propulseurs auxiliaires en grappe (1929), les sorties dans l'espace, les combinaisons pressurisées, les câbles de soutien-vie (1929), la construction de stations spatiales à partir de matériels apportés par des navettes (1945), les télécommunications par satellites géostationnaires (1945), les voiles solaires ou photonique (1920,1951,1963), les modules de transport d'équipage conçus pour la rentrée dans l'atmosphère (1954), etc.

De nos jours, la SF est restée une source d'inspiration pour la science astronautique. Il y a quelques années par exemple, l'Agence spatiale européenne (ESA) a procédé à une étude de la littérature, des illustrations et des films de science fiction pour rechercher des idées qui pourraient être exploitables en matière d'astronautique. De son côté, la Nasa consulte de temps à autre des écrivains de science fiction. Des auteurs comme Gregory Benford ou Larry Niven ont été mis à contribution par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) pour qu'ils donnent leur avis sur une mission d'exploration d'Europe, une des lunes de Jupiter. « Dans les années quatre-vingt, explique l'écrivain de SF David Brin, j'ai travaillé pour la Nasa et participé à des recherches qui recommandaient une approche différente de la navette spatiale ».
Depuis l'envol du premier satellite artificiel dans l'espace en 1957, on peut dire que la science a rattrapé les rêves des auteurs de SF. En 1969, la mission Apollo 11 a envoyé des hommes marcher sur la Lune pour la première fois.
Des rovers se déplacent aujourd'hui sur la planète Mars. Des sondes sont allées survoler avec succès les planètes les plus lointaines du système solaire.
Cependant, les rêves plus tardifs de la SF, celui de la terraformation des planètes, celui de la colonisation de l'espace ou celui du voyage vers les étoiles seront-ils réalisés un jour ? ! On peut raisonnablement en douter." in : La conquête spatiale : Entre science et science-fiction - Michel Rousselet - Éditeur Ellipses


Accumuler les ressources une fois celles de la Terre épuisée ?

Alors que le professeur Brian Cox, physicien des particules le plus célèbre du Royaume-Uni, s'apprête à lancer sa nouvelle série sur le système solaire sur BBC Two, il affirme que « l'espèce humaine doit s’étendre au-delà de la Terre ».

‘Human race needs to expand beyond Earth,’ says Prof Brian Cox
The UK’s best-known particle physicist on whether he would be keen on an out of this world experience.

Extrait de l'article : "L'entreprise aérospatiale Blue Origin, née de l'imagination du milliardaire et fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, envisage déjà un avenir où les gens vivraient et travailleraient dans l'espace, tandis que les industries perçues comme nuisibles à la Terre seraient déplacées dans le cosmos.

Les ressources de la Terre sont limitées et des dommages sont causés à la planète par « la soif de la civilisation et son besoin de davantage de ressources », explique le professeur Cox, ce qui rend impératif que nous tentions de devenir une civilisation multiplanétaire.

Exploiter les ressources de l’univers, comme exploiter les astéroïdes, peut sembler de la science-fiction, mais, dit-il, « il est extrêmement important que nous le fassions, et le plus rapidement possible »."


Les imaginaires de la conquête spatial

La conquête spatiale reste importante pour les Américains. Au même titre que la conquête de l'Ouest au 19e siècle, la conquête spatiale aux 20e et 21e intègre ce qu'ils considèrent être leur fameuse « destinée manifeste » : cette particularité très spécifique de leur Nation les appelant à toujours se fixer de nouveaux objectifs, se dépasser, rebondir.

Négliger la conquête spatiale reviendrait donc à nier une partie de ce que les Américains portent en eux comme une identité nationale profonde. Et ce quand bien même beaucoup d'entre eux la trouvent trop dispendieuse.

Quels imaginaires à l'heure de la crise climatique ?

Alors que SpaceX a de nouveau réalisé un test de lancement de sa fusée Starship la semaine dernière, aggravant encore les conséquences sur le territoire et l’écosystème de la ville de Boca Chica aux États-Unis, Le Meilleur des mondes se penche sur les imaginaires de la conquête spatiale à l’heure de la crise écologique. Comment expliquer le regain d’intérêt pour le spatial en 2023 ? En quoi la communication lissée de Thomas Pesquet et des autres astronautes tend-elle à invisibiliser la nature guerrière de la conquête spatiale ? En quoi une contre-histoire de l’exploration spatiale est-elle nécessaire ? Pourquoi n’avons-nous plus la tête dans les étoiles ?

Sûrement parce que notre planète se réchauffe plus vite que prévu, bousculant l’ordre des priorités. Un phénomène auquel l’astronautique, d’ailleurs, n’est pas totalement étrangère. Qu’il s’agisse des émissions de CO2 générées lors des lancements, des embouteillages de satellites qui compliquent la tâche des astronomes, ou des millions de débris flottant en orbite, le secteur spatial semble souvent très éloigné des préoccupations écologiques.

Conquête spatiale : quels imaginaires à l’heure de la crise climatique ?
“Le Meilleur des mondes” explore les imaginaires historiques qui sous-tendent la conquête spatiale et les enjeux écologiques du secteur.

Des questions auxquelles tenteront de répondre les trois invités :

  • Irénée Régnauld, chercheur et auteur d’ “Une histoire de la conquête spatiale - Des fusées nazies aux astrocapitalistes du New Space” (Éditions La Fabrique, 2024)
  • Ségolène Guinard, anthropologue et philosophe, spécialiste des imaginaires de la conquête spatiale
  • Blaise Mao, rédacteur en chef chez Usbek & Rica, spécialiste des problématiques liées aux nouvelles technologies

Alors que la course au spatial s'accélère entre États-Unis, Chine et Europe, Camille Auchère, pour Futura, s'est entretenu avec la philosophe et anthropologue Ségolène Guinard, notamment spécialiste des questions liées à la vie dans les milieux extrêmes. Un entretien qui interroge notre rapport au ciel, au spatial et aux imaginaires qui en découlent, à la frontière entre crise écologique et inégalités sociales.

Ségolène Guinard, anthropologue, déconstruit nos imaginaires de conquête spatiale et ses dérives
Peu après le lancement d’Ariane 6, et alors que la course au spatial s’accélère entre États-Unis, Chine et Europe, Futura s’est entretenu avec la philosophe et anthropologue Ségolène Guinard,…
« Les imaginaires spatiaux ont pour point commun le rêve qu'on pourrait repartir à zéro dans l’espace et gérer la Terre comme on gère un vaisseau spatial. »

A-t-on besoin d'aller dans l'espace ? Les idées larges - ARTE

Le but de cet épisode est d'avoir une vision critique du discours dominant. Ce dernier ayant une influence politique et financière.


Elon Musk, sauveur de l'humanité ?

Il est impossible d'évoquer la conquête spatiale sans parler du brillant, fantasque et visionnaire Elon Musk. Libertarien et transhumaniste, il fait partie de ceux qui voient la colonisation de Mars comme une réponse aux problèmes de la Terre. Le milliardaire américain a souvent affirmé que son entreprise SpaceX représente « un futur prometteur au-delà de la Terre ». SpaceX s'est imposée dans le domaine des lanceurs grâce à sa rigueur et à des avancées technologiques majeures : la conception de moteurs-fusées performants, l'innovation de la réutilisation des fusées, et l'excellence de ses ingénieurs. Désormais, le prochain défi de SpaceX sera la Lune, avec un vaisseau Starship spécialement conçu pour les missions lunaires, ce qui représente un exploit en soi. Mais l'objectif ultime reste Mars.

Selon Musk, notre salut se trouverait à des millions de kilomètres de la Terre. Pour garantir la survie de l'humanité, il prévoit d'envoyer du matériel sur Mars. « Nous voulons nous assurer qu'il existe ailleurs [que sur Terre] une graine de civilisation humaine, afin de la ramener et, peut-être, réduire la durée d'un éventuel Âge sombre », a-t-il expliqué. Musk espère envoyer un million de personnes sur Mars d'ici 2050, ce qui nécessitera de nombreuses missions avec des Starships capables de transporter plusieurs centaines de passagers par vol.

Les défis financiers restent énormes. En 2024, Musk estime qu'il faut environ un milliard de dollars par tonne de charge utile pour atteindre la surface martienne. Cependant, il reste optimiste quant à la colonisation de Mars. Selon lui, le transport de dizaines de passagers vers la planète rouge pourrait devenir réaliste grâce au Starship, une fois que des habitats et des infrastructures de production de biens essentiels auront été mis en place. Musk a exprimé l'ambition de réduire le coût d'un billet vers Mars à environ 200 000 dollars, soit le prix moyen d'une maison aux États-Unis, pour permettre la création d'une civilisation auto-suffisante. Il prévoit aussi de mettre en place un vaste partenariat public-privé pour concrétiser cet objectif, imaginant des villes martiennes émergeant avant la fin du XXIe siècle. Créer une présence humaine permanente sur Mars est l'une de ses grandes obsessions.

Ces déclarations illustrent son ambition ultime : établir une colonie humaine durable sur Mars pour garantir la survie à long terme de l'humanité. Mars pourrait ainsi devenir une « assurance-vie » en cas de catastrophe sur Terre, comme une guerre nucléaire, la chute d'un astéroïde ou un événement cosmique majeur. La pandémie de Covid-19 nous a rappelé notre vulnérabilité : confinée sur une petite planète, l'humanité reste exposée aux catastrophes globales. Un désastre semble d'ailleurs inévitable si aucune action collective n'est entreprise d'ici 2050 pour réduire les émissions de CO₂ et stabiliser le réchauffement climatique.

Selon plusieurs scientifiques, l'idée d'implanter une colonie humaine sur Mars relève davantage du fantasme, voire même d'une dangereuse illusion. Autrement dit, le projet d'Elon Musk ne semble être qu'une belle utopie. Pour Martin Rees, "il est plus facile de résoudre le problème du changement climatique sur Terre que de s'échapper sur une autre planète". in :https://www.maxisciences.com/sciences/espace/mars-un-astronome-descend-en-fleche-les-reves-de-conquete-d-elon-musk_art50095.html


Pour en savoir plus sur Elon Musk :

Peut-on croire aux projets fous d’Elon Musk ? Par Romain Baheux et Aymeric Renou - Le 17 mars 2018 à 18h34 - Article gratuit Le Parisien :

Peut-on croire aux projets fous d’Elon Musk ?
Bases sur Mars, trains ultrarapides, réseau de tunnels anti-bouchons… Le milliardaire à la tête de Tesla et SpaceX multiplie les annonces sp

Elon Musk a été un acteur de rupture dans la banalisation des technologies spatiales

Les rêves cosmiques d’Elon Musk ne font plus rire. Grégoire Leménager
11 janvier 2023 à 18h15- Article gratuit L'OBS

Les rêves cosmiques d’Elon Musk ne font plus rire
Le patron de Tesla, Space X et Twitter entend sauver l’humanité. Quitte à écraser tous ceux que ses projets inquiètent… Dans ce numéro, « l’Obs » décrypte le vaste et inquiétant dessein de cet homme au pouvoir colossal et l’idéologie solutionniste, transhumaniste et vorace qui guide les lords de la…

En juillet 2023, il y a dans l’espace plus de 4500 satellites Starlink, soit 53% de tous les satellites en activité. Le service d’internet par satellite, de la société d’Elon Musk SpaceX, est le seul moyen de brancher à Internet certaines régions éloignées ou en guerre, comme l’Ukraine.

Une émission de France Inter du Mardi 8 août 2023

Est-ce le retour de la conquête spatiale ?
Succès de la mission Artemis I qui vu la capsule habitable Orion survoler la Lune, lancement d’une fusée par l’Inde le 14 juillet 2023, courses aux satellites entre Jeff Bezos, Elon Musk, premier engin russe vers la lune : est-ce le retour de la conquête spatiale ?

Une émission de France Inter du Lundi 14 août 2023

Elon Musk : mauvais génie ou sauveur de l’humanité ?
Génie en lancant des fusées, et en créant Tesla mais mauvais génie en réintégrant des comptes climatosceptiques sur Twitter, en flirtant avec le malaise social et la mysoginie, en promettant un combat contre Mark Zuckerberg : alors qui est vraiment Elon Musk ?

« Si nous parvenons à comprendre comment créer et maintenir des espaces habitables dans les zones les moins hospitalières sur Terre, alors nous pourrions satisfaire les besoins de préservation de notre environnement et aller de l'avant. Lorsqu'une civilisation devient suffisamment avancée pour considérer vivre parmi les étoiles, elle perd de vue l'importance de protéger le monde qui a permis son progrès. C'est de l’orgueil de penser que la seule colonisation interplanétaire nous sauvera de nous mêmes », estime l'astronome Lucianne Walkowicz.