La croissance infinie

La croissance infinie

Parcours des enjeux écologiques #1/5

La technosphère : évaluation de l'impact humain sur la planète

La technosphère est un concept qui permet d'évaluer l'empreinte physique de l'Homme sur la planète.

Elle représente l'ensemble des constructions technologiques et des objets fabriqués par l'homme et leur interaction avec l'environnement.

La technosphère est une sphère artificielle qui s'est développée à partir de la biosphère, c'est-à-dire de l'ensemble des êtres vivants et de leur environnement. Elle est le résultat de l'activité humaine et de son désir de maîtriser et de transformer son environnement pour répondre à ses besoins.

Tous ces éléments sont apparus progressivement au cours de l'anthropocène. Elle comprend aussi la masse de CO2 émise par l'industrie dans l'atmosphère.

On a mesuré son poids et elle pèse 30.000 milliards de tonnes... À comparer avec le poids du vivant, estimé à 550 milliards de tonnes.

L’insoutenable poids de la technosphère
En un clignement d’œil géologique, une nouvelle sphère est apparue, qui évolue à vive allure. Elle pèse 30 000 milliards de tonnes. Son nom : la technosphère. Elle comprend aussi la masse de CO2 émise par l’industrie dans l’atmosphère qui équivaut, à elle seule, à quelque 150 000 pyramides d’Égypte…

Par le géologue britannique d'origine polonaise Jan Zalasiewicz

« Aujourd'hui, si la technosphère poursuit son développement, ce n'est pas parce que l'humanité choisit et contrôle cette évolution, mais parce que de nouvelles innovations technologiques utiles font leur apparition. On assiste désormais à une co-évolution des systèmes humains et technologiques. »

Selon le philosophe français Félix Guattari, la technosphère a une influence profonde sur la société et sur l'environnement. Elle façonne nos modes de vie, nos comportements, nos interactions sociales et notre relation avec la nature. Elle peut également avoir des conséquences écologiques, économiques et politiques, tant positives que négatives.

Actuellement, la technosphère est la seule "sphère" qui accumule des déchets. Elle n'a pas le même statut que l'atmosphère, l'hydrosphère ou la lithosphère.

Elle fournit notamment les outils et les infrastructures nécessaires au développement du numérique, et plus récemment des IA.

La face cachée du numérique selon Guillaume Pitron (vidéo) - Natura Sciences
Guillaume Pitron signe une nouvelle enquête extrêmement documentée. Intitulé “L’enfer numérique : voyage au bout d’un like”, l’ouvrage révèle que le digital a un coût écologique important malgré son apparence dématérialisée. Pour Natura Sciences il raconte son livre et ces enjeux.
« Ayons l'ambition de nous éduquer au numérique afin de comprendre qu'il se révèle plus complexe qu'on ne le croit lorsqu'on envoie un like entre deux smartphones. Ce dernier requiert des data centers, des réseaux énergétiques, des routes, des câbles et peut être même bientôt des satellites. » 

La croissance de la technosphère et les défis de l'extraction minière : vers une gestion durable des ressources métalliques

La technosphère a tendance à croître en raison de l'innovation technologique, de la croissance démographique, de l'urbanisation, des changements de mode de vie et du développement économique.

On a créé un monde matériellement fondé sur les métaux.

L'extraction minière est une composante fondamentale de sa croissance, car elle fournit les matières premières nécessaires à la fabrication des produits technologiques et des infrastructures qui la composent. « Or, le besoin en métaux va être multiplié par cinq d’ici à 2050. On va extraire autant de métaux dans les trente prochaines années que ce que l’humanité a extrait jusqu’à présent. C’est vertigineux. » In :
«On va extraire autant de métaux dans les trente prochaines années que ce que l’humanité a extrait jusqu’à présent»
La géologue Marieke Van Lichtervelde alerte sur les dégâts environnementaux causés par l’industrie minière nécessaire au monde numérique.

Le taux de recyclage des matériaux de haute technologie reste moins que 1 %.

« Il faut être bien conscient que, comme les ressources énergétiques fossiles, les ressources métalliques sont non renouvelables. Or, le développement économique des pays émergents a amené une croissance sans précédent de la demande. Un alignement de la Chine et de l’Inde sur les modes de vie européens conduirait à un nouveau doublement. » In :

Le texte suivant - à télécharger - est un résumé du livre « Quel futur pour les métaux ? », écrit par Benoit de Guillebon et Philippe Bihouix (EDP Sciences, 2010). A l'issue d'une analyse approfondie et documentée, prenant en compte les enjeux techniques, économiques, sociaux et environnementaux de la raréfaction des métaux, les auteurs mettent à mal les mythes de l'abondance, de la croissance verte et d'une technologie forcément salvatrice :

« Face à ces enjeux, les acteurs politiques et économiques doivent prendre conscience de la nécessité d’une gestion durable des métaux. Il leur faudra communiquer sur cette problématique et préparer la société à une évolution vers une économie de ressources à moyen terme différente de notre économie de consommation et de profit court terme. »

A l’image des énergies fossiles, les minerais les plus utilisés au monde sont tous surexploités. Un constat qui remet profondément en cause les perspectives d’une croissance verte fondée sur les nouvelles technologies.

Aurore Stéphant, ingénieure géologue minier, nous parle d'extraction minière et de la matérialité du numérique :

Métaux rares : “On ment aux jeunes générations”
Notre croissance repose sur le métal, mais les mines s’épuisent et polluent toujours plus… La spécialiste Aurore Stéphant tire la sonnette d’alarme.

Aurore Stéphant : Ingénieure géologue minier, spécialisée dans les risques environnementaux et sanitaires des filières minérales.

Dé-numérisation, dés-électrification… passer par la décroissance pour changer de modèle ?

« Et pourquoi pas ? Aujourd'hui, on n'ose pas parler de décroissance. Mais si la décroissance nous permettait de mieux vivre que nos grands-parents ? Ce n’est pas un gros mot. Selon moi, la décroissance, c’est simplement regarder en face la façon dont les générations précédentes ont vécu, avec une industrie agroalimentaire qui pollue, une industrie chimique qui pollue, une industrie minière qui pollue, des émissions de gaz à effet de serre, de l’air pollué, de l’eau polluée – et dire : « on veut vivre mieux que ça. ». S’il faut passer par la décroissance pour sortir de ce modèle, très bien ! » Aurore Stéphant

Les divergences de perspectives sur les solutions à la crise écologique

La crise écologique est indéniablement à l’origine d’un débat nourri qui oppose les partisans de la décroissance à ceux se réclamant de la post-croissance ou encore à ceux optant plutôt pour la croissance verte. Mais d'autres camps s'affrontent sur les actions à mener.

Décroissance, post-croissance, transition : De quoi parle-t-on ?
La problématique des dégâts environnementaux engendrés par une croissance économique intensive s’est durablement installée dans le paysage économique, débordant même ce seul périmètre pour s’élargir au social et politique, puisque l’Etat est parfois sommé de prendre des décisions qui sont en conf…

Le texte suivant est à télécharger :

« Comme cela est suggéré par le Rapport Pisani-Ferry et Mahfouz, une hausse des prélèvements fiscaux pourrait être décidée, afin de financer les quelque 66 milliards d’€ annuels que requière la transition écologique... Or, seulement 8 milliards d’euros sont pour le moment budgétés. » En France, comme ailleurs, le financement de la transition écologique semble se heurter de plein front à la dure réalité du manque d'investisseurs, de l'inflation et du contexte de guerres.

La décroissance volontaire

« Entre produire plus et polluer moins, il va falloir choisir. Si une voiture fonce à pleine vitesse vers un mur, le premier réflexe est de freiner avant de comprendre ce qui nous a menés au risque d’accident. La situation est similaire : il faut d’abord freiner l’économie (produire et consommer moins) pour avoir un effet réel et rapide sur l’empreinte écologique. Il faudra aussi réformer le PIB et les autres indicateurs de performance économique afin d’éviter d’autres accidents dans le futur. »
« Il est plus facile d’envisager la fin du monde que la fin de la croissance. On a du mal à envisager la décroissance, car ce n’est pas un processus naturel dans notre modèle de pensée. » Timothée Parrique est économiste, auteur de Ralentir ou périr, l’économie de la décroissance (Seuil, 2022).
Décroissance ou progrès technologiques, d’où viendra le salut ?
Deux camps s’affrontent. Ceux qui prônent la décroissance et le changement radical de mode de vie et de production. Et ceux qui misent tout sur le progrès techn

"L’économie n’est pas une science “dure” mais comme la philosophie ou la sociologie, c’est une science “molle” avec plusieurs écoles. L’école qui défend l’ultra capitalisme est dominante, mais ce n’est qu’une des écoles. Il y a d’autres réalités évidemment. Une représentation de ces écoles minoritaires dans les débats favoriserait la richesse des échanges entre économistes." In : VLAN

Timothée Parrique propose une économie écologique qui respecte les lois biologiques et physiques de la nature.


La post-croissance suggère une transition vers une économie stable axée sur le bien-être et la durabilité plutôt que sur une croissance continue.

Pourquoi parle-t-on de post-croissance ? : épisode • 4/4 du podcast Croissance, post-croissance, décroissance
AUDIO • 4/4 : Pourquoi parle-t-on de post-croissance ?. Croissance, post-croissance, décroissance est une série inédite proposée par France Culture. Écoutez gratuitement en ligne ce podcast et parcourez tout notre catalogue.

On écoutera avec intérêt l'avis de l'économiste Éloi Laurent qui nous parle de santé et d'économie du bien-être :


La ligne de crête pour une croissance durable serait étroite

Le livre "L'effondrement du monde n'aura probablement pas lieu" de Antoine Buéno examine les scénarios possibles d'une catastrophe écologique, tels que le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources, la crise alimentaire et le stress hydrique. L'auteur se positionne entre les collapsologues, qui prédisent un effondrement inévitable, et les techno-optimistes, qui croient en la capacité de la technologie à résoudre ces problèmes.

Antoine Buéno rejette la décroissance comme solution pérenne, soulignant que la croissance économique a permis d'améliorer le niveau de vie de l'humanité. Selon lui, une décroissance volontaire n'est pas crédible sur le plan économique, car cela entraînerait une fuite des capitaux, l'autarcie et une catastrophe sociale.

« Un système en décroissance ne fait plus se rencontrer l'offre et la demande, il n'y a plus de marché. Et donc, il n'y a plus de système prix. Cela aboutit à une économie planifiée. C'est à dire, ce qui a été mis en œuvre après la révolution de 1917 dans le bloc de l'Est ». Antoine Bueno

Au lieu de cela, il propose de parier sur une croissance durable. Cependant, il souligne que le chemin vers une telle croissance est étroit et que l'humanité ne peut être certaine d'y parvenir, en particulier face à l'urgence climatique. [Résumé de l'article de L'Express - ChatGPT] - Pour l'article complet réservé aux abonnés :

Climat, natalité... Dix raisons pour lesquelles l’effondrement n’aura (sans doute) pas lieu
Auteur de ”<i>L’effondrement du monde n’aura probablement pas lieu”,</i> le prospectiviste Antoine Buéno donne aux lecteurs de L’Express des raisons pour garder espoir.

Pour L'Express, Antoine Buéno donne dix raisons de garder espoir.

Nous sommes face à une sérieuse crise de croissance de l'humanité. Mais dans quelques décennies, trois révolutions technologiques pourraient nous faire passer à l'étage supérieur : la fusion nucléaire, qui pourrait produire une quantité phénoménale d'énergie à partir d'une ressource première (le deutérium et le tritium) disponible sur Terre en quantité quasi illimitée et sans presque générer de déchet, la géo-ingénierie pour capter le carbone dans l'air, et enfin le space mining. Ces technologies pourraient signifier un nouvel âge d'or de notre espèce, avec une croissance infinie basée sur des ressources elles aussi infinies. En attendant, il va falloir tenir face au réchauffement climatique, c'est-à-dire effectuer la transition le plus rapidement possible."
« Le chiffon rouge de la dictature est au bout de la course si on ne mène pas la transition ». Antoine Bueno
La dictature verte
Climatoscepticisme, collapsologie, survivalisme ou encore éco-anxiété, on ne compte plus les symptômes de la panique écologique. Elle va jusqu’à faire germer l’idée chez certains qu’il faudrait mettre en place une dictature verte dans notre société.

Avec Antoine Bueno, essayiste, conseiller au Sénat auprès de la Commission du développement durable et de la Délégation de la prospective.


[croissance, technologies, marchés] : c'est bientôt fini ?

Biodiversité, réchauffement climatique, pénurie des ressources : partout les voyants sont au rouge. Au point de faire naître un courant de penser : la collapsologie. Pour les collapsologues en général et pour Yves Cochet en particulier, notre civilisation industrielle court à la catastrophe. Les décennies à venir vont être marquées par une série de crises mondiales d'une ampleur inédite et une régression substantielle de notre niveau de vie. Selon leurs prédictions, la décroissance sera involontaire et inévitable.

L'effondrement conduit à une déconstruction des structures tangibles de la société. Ces structures englobent les institutions, les systèmes économiques, les infrastructures physiques, les lois, les organisations, les technologies et d'autres composants observables qui influent sur la vie quotidienne des individus. En somme, elles représentent les fondations matérielles et organisationnelles qui façonnent la manière dont la société fonctionne et interagit.

Yves Cochet est mathématicien, ancien député et ancien ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Il est l'un des grands précurseurs de la collapsologie en France, et auteur en 2019 de "Devant l'effondrement".


[+ de croissance, + de technologies, + de marchés] : non stop !

Le technosolutionnisme est une approche qui favorise la résolution des problèmes par le biais de la technologie.

D'où ça sort le technosolutionnisme ?

Ce terme vient de L'Université de Stanford, au Sud de San Francisco dans la Silicon Valley, là où on forge les esprits à changer la face du monde. C'est de l'émulation de ces cerveaux qu'est venue l'idée que la technologie pourrait un jour sauver le monde.

La notion de solutionnisme technologique s’est imposée en 2014 dans le débat public, sous la plume du chercheur américain d’origine biélorusse Evgeny Morozov. Dans son ouvrage Pour tout résoudre, cliquez ici (FYP éditions, 2014), l’auteur met en lumière les impensés des projets prométhéens des entrepreneurs californiens du numérique qui ambitionnent de « réparer tous les problèmes de monde », selon les mots de l’ex-dirigeant de Google Eric Schmidt, en 2012. En plaçant l’individu au centre des enjeux, leur optimisme technologique piloté par les lois du marché conduit à occulter les causes sociales et politiques des problèmes, affirme Morozov.

Si l’expression est récente, les travaux d’une nouvelle génération d’historiens des sciences et techniques montrent que la fascination à l’égard de l’innovation technologique est bien antérieure à la création de l’Internet.

« Le technosolutionnisme est ancré dans une vision du monde portée par deux siècles de théorie économique selon laquelle le marché et l’innovation pourraient nous permettre de dépasser les limites environnementales », affirme l’historien François Jarrige, auteur d’On arrête (parfois) le progrès. Histoire et décroissance (L’Echappée, 2022).
Crise climatique : préservez-nous du technosolutionnisme !
Face à la dégradation critique de la situation environnementale, dont nous connaissons les symptômes — dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution des terres et mers — mais aussi les causes — émission de gaz à effets de serre, surexploitation et surconsommation, destruction de…
« Croire que tout est perdu, ou croire que la technologie va nous sauver, ce sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent d’agir. » Cédric Villani

Pour résumé ces approches sur le devenir de la croissance :

La Décroissance : La décroissance est un mouvement prônant la réduction volontaire de la production et de la consommation économique dans le but de réduire l'empreinte écologique, diminuer les inégalités sociales, et favoriser un mode de vie plus équilibré et durable. Ses partisans estiment que la poursuite d'une croissance économique infinie dans un monde aux ressources limitées est insoutenable et destructrice pour la planète. Ils préconisent ainsi une réduction de la consommation de biens matériels, une transition vers des économies locales, et une réduction du temps de travail pour améliorer la qualité de vie.

La Post-Croissance : La post-croissance, souvent qualifiée de croissance décarbonée, est une perspective suggérant que les économies développées peuvent atteindre un stade de stabilité où la croissance économique ne constitue plus l'objectif principal. Au lieu de viser une expansion continue de la production de biens et de services, la société post-croissance se concentre sur le bien-être, la qualité de vie et la durabilité. Cela implique une meilleure répartition des ressources, une réorientation vers des objectifs non économiques tels que la santé, l'éducation et le bien-être social, ainsi que la reconnaissance des limites planétaires.

La Croissance Durable : La croissance durable vise à concilier la croissance économique avec la protection de l'environnement et la prise en compte des aspects sociaux. Elle consiste à promouvoir des pratiques économiques qui ne portent pas atteinte à l'environnement et qui contribuent au bien-être de la société à long terme. Cela implique souvent la mise en place de politiques et de réglementations visant à encourager des activités économiques respectueuses de l'environnement, ainsi que des investissements dans des technologies et des infrastructures durables. La croissance verte joue un rôle central dans cette approche en contribuant à l'objectif global de maintenir un équilibre entre la croissance économique, la protection de l'environnement et le bien-être social à long terme.

L'Effondrement : L'effondrement fait référence à l'idée que le réchauffement climatique et d'autres pressions environnementales pourraient entraîner un effondrement de la société telle que nous la connaissons. Certains chercheurs et penseurs craignent que les problèmes environnementaux ne deviennent incontrôlables et n'entraînent des crises économiques, sociales et politiques graves. Cette vision suscite également des débats sur les actions à entreprendre pour éviter ou atténuer cet effondrement potentiel.

La Croissance Technosolutionnisme : L'approche de la croissance technosolutionnisme suggère que la technologie et l'innovation peuvent résoudre les problèmes liés au réchauffement climatique. Les partisans de cette vision estiment que le progrès technique permettra de développer des technologies plus propres et plus efficaces, telles que les énergies renouvelables, le stockage d'énergie avancé, la capture et le stockage du carbone, etc. L'idée sous-jacente est que la croissance économique peut se poursuivre tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.


Alfred Sauvy rejette la croissance zéro comme une solution erronée et une expression vide de sens: « Au véhicule qui doit changer de route, on ne supprime pas le moteur. »
« Reste le pire des scénarios, on ne change rien au modèle actuel. »

Business as usual
On désigne par “business as usual” les scénarios futurs qui prolongent les tendances actuelles. Dans le contexte du réchauffement climatique c’est aussi un des pire scénario. « Le réchauffement climatique est une question de vie ou de mort pour un milliard de personnes. La transition énergétique de…

Point de vue - parcours des enjeux écologiques #2/5