Architecture et urbanisme
« L’architecture existe parce que nous croyons en un avenir meilleur »
"Un bon bâtiment redéfinit un lieu. Un bon bâtiment apporte une nouvelle vision. Il offre également du confort mais, en même temps, il remet en question nos attentes. C'est un bâtiment qui intègre l'innovation culturelle, sociale et technologique. Et c'est un type de bâtiment qui peut être adapté, transformé ou entièrement changé dans le futur sans perdre ses caractéristiques propres." Jürgen Mayer H.
Architecture et utopies
Pour l’architecte togolais Sénamé Koffi Agbodjinou, il est urgent pour l’Afrique d’affirmer un modèle urbain qui lui permette de renouer avec ses racines, mais en modernité.
Sénamé Koffi Agbodjinou, un architecte togolais, est à la fois visionnaire et pragmatique. Son projet "Hubcité" encourage les habitants d'un quartier de Lomé à développer des start-up numériques pour améliorer leur communauté. Toutefois, il s'inquiète de l'urbanisation rapide en Afrique, craignant la création de mégapoles incontrôlables. Il appelle à repenser les modèles urbains occidentaux et à développer des villes durables, en tenant compte des réalités anthropologiques africaines. Son idéal de "ville néovernaculaire africaine" mêle traditions locales et innovation digitale pour une ville plus intelligente, durable et démocratique, mais il met en garde contre la domination des géants du numérique occidentaux.
« Il faut penser un nouveau schéma de cité qui ne fasse pas violence à la ruralité, car cette dernière est constitutive de la personnalité africaine et de notre conception de la société. » Sénamé Koffi Agbodjinou
« Que des architectes réfléchissent et créent des prototypes, c’est tant mieux et une preuve de curiosité mais qu’ils cessent de justifier chacun de leurs travaux au nom du sauvetage de la planète. Si c’est bien leur intention, face aux enjeux qui se profilent, le sens des proportions s’impose et la modestie est un bon début ». Christophe Leray
Le projet Tétrodon
C’est dans le cadre du projet d’aménagement touristique du littoral aquitain que le projet Tétrodon, primé lors du concours Programme Architecture Nouvelle avec un habitat de loisirs économiques, sera mis en œuvre pour le VVF de Claouey. Les Tétrodons seront réalisés en série jusqu’en 1973 mais la crise pétrolière stoppe la production de ces constructions trop dépendantes de la production de plastique.
Architecture et écologie
La chronotopie, c’est quoi ?
En un mot, la chronotopie, ce concept désignant différents usages en fonction des temporalités, est-elle réalisable ?
La chronotopie est une pratique qui prend en compte à la fois les dimensions temporelles (chronos) et spatiales (topos) pour penser l'espace en fonction du temps disponible et des usages possibles, tout en tenant compte des différents publics présents. Elle permet de repenser les lieux en mutualisant les besoins ou en hybridant les usages.
- Mutualiser les espaces : Optimiser l'utilisation de l'espace pour un même usage avec différents profils d'utilisateurs, permettant une économie de construction financière et écologique. Par exemple, un parking de ville pourrait être utilisé par les résidents la nuit et par les salariés le jour.
- Hybrider les usages : Adapter un même espace à d'autres besoins que son besoin primaire. Par exemple, un restaurant d'entreprise pourrait servir de lieu de rassemblement ou de réunion en dehors des plages de repas.
- Mutualiser et hybridant : Mixer les usages, les usagers et la temporalité. Par exemple, des hôtels proposent leurs espaces comme lieu de coworking en dehors des heures d'hébergement.
La chronotopie est déjà présente dans notre société et devrait se développer davantage, notamment avec le concept de ville du quart d'heure, qui nécessite d'optimiser les lieux en les mutualisant et en les hybridant pour rapprocher les activités du quotidien dans un rayon de 15 minutes à pied ou à vélo.
"Penser la ville et les bâtiments comme des salles polyvalentes." Benjamin Pradel
In : https://fairspace.fr/amenagement/chronotopie-tendance-en-fort-developpement/
Urbanisme, décision et pouvoir
Le texte suivant est à télécharger :
Les dimensions du pouvoir
L'architecture urbaine a souvent été utilisée pour représenter et affirmer le pouvoir, que ce soit le pouvoir politique, religieux, économique ou social. Cette spatialité du pouvoir peut se manifester de différentes manières dans la structure et la représentation de l'architecture urbaine. Il est important de prendre en compte ces dimensions du pouvoir lorsque l'on étudie ou que l'on conçoit l'architecture urbaine.
- Structure physique de la ville : La disposition des bâtiments, des quartiers et des espaces publics peut être conçue de manière à refléter et à maintenir les hiérarchies sociales et économiques. Par exemple, les quartiers résidentiels de luxe peuvent être séparés des quartiers plus pauvres, les grandes entreprises peuvent occuper des espaces centraux prestigieux, tandis que les populations marginalisées peuvent être reléguées dans des zones périphériques moins désirables.
- Monuments et symboles de pouvoir : Les édifices gouvernementaux, les sièges d'entreprises influentes, les institutions religieuses et d'autres monuments peuvent être des manifestations physiques du pouvoir et de l'autorité. Leur taille, leur emplacement et leur architecture peuvent être conçus pour imposer le respect et rappeler la dominance de certaines entités sur d'autres.
- Usage de l'espace public : Les décisions sur la manière dont l'espace public est utilisé et aménagé peuvent refléter les priorités et les intérêts des groupes dominants. Par exemple, l'allocation d'espace pour les parcs, les places publiques et les zones commerciales peut être influencée par les besoins et les préférences des classes sociales les plus puissantes.
- Symbolisme architectural : L'architecture elle-même peut être chargée de symbolisme politique ou culturel. Par exemple, les styles architecturaux utilisés pour construire des bâtiments gouvernementaux peuvent être choisis pour communiquer des idées de stabilité, de puissance et de tradition.
- Planification urbaine et politique : Les décisions de planification urbaine, telles que la construction de nouvelles infrastructures, la rénovation de quartiers, l'allocation de ressources pour le logement et les transports, sont souvent influencées par les intérêts et les préférences des élites politiques et économiques.
- Contrôle et surveillance : L'architecture urbaine peut également être utilisée pour contrôler et surveiller les populations. Par exemple, la conception de certains espaces publics peut décourager certains types de rassemblements ou de comportements, tandis que la disposition de certains bâtiments peut faciliter la surveillance.
- Exclusion et inclusion : Enfin, l'architecture urbaine peut refléter des rapports de pouvoir en termes d'exclusion et d'inclusion. Par exemple, certains espaces peuvent être conçus pour être accessibles uniquement à certaines catégories de personnes, tandis que d'autres peuvent être ouverts à tous.
« L'architecture urbaine montre une spatialité du pouvoir dans sa structure et dans sa représentation. » Natacha Vas-Deyres