#4 : Le Sense of wonder, vu par trois auteurs.

Ils ont bien voulu répondre à nos questionnements sur le sense of wonder, envisagé des deux côtés du récit, si l'on peut dire : côté lecteur et côté auteur. L'américain Ray Nayler, traduit depuis quelques années au Bélial', auteur de la sélection de nouvelles assemblées pour les lecteurs francophones sous le titre Protectorats, paru en 2023. L'autrice française Audrey Pleynet, dont nous avons aimé le court (avant-dernier) roman, Rossignol, lauréat du prix littéraire Utopiales 2023, également paru au Bélial'. L'écrivain français Claude Ecken, aux nombreuses activités : anthologiste, critique littéraire, scénariste BD, animateur d'ateliers d'écriture, qui publie ce mois-ci un nouveau recueil de nouvelles : L'Échelle de Reuters.
• Pouvez-vous nous dire comment vous avez développé un goût pour la SF ?
– Ray Nayler : "Je me souviens d'avoir lu Vingt mille lieues sous les mers en premier, et d'avoir été complètement ensorcelé par ce livre. Je me souviens aussi du Tour du monde en quatre-vingts jours comme d'un livre que j'ai lu très tôt. Ma mère voulait que je lise "les classiques" et donc mes premiers romans de science-fiction ont été Verne et Wells. Mon père, avec ce manque de discernement qui avait sans doute poussé ma mère à le quitter, m'a emmené voir Alien au cinéma lors de sa sortie en 1979. J'avais trois ans. Ce film a eu un impact décisif, et il reste encore l'un de mes films préférés. Plus tard, je me souviens avoir écumé ma bibliothèque locale à la recherche des nouvelles de Philip K. Dick et des livres de Michael Moorcock. Mais je n'ai jamais été un lecteur qui se concentrait sur un seul genre. Dès mon plus jeune âge, je lisais de la fiction grand public, de l'horreur, des ouvrages historiques, des livres non fictionnels, et tout ce qui se trouvait entre les deux. Tout ce qui me tombait sous la main."
– Audrey Pleynet : "Eh bien, c'est la chance en fait d'avoir des parents lecteurs de science-fiction, qui m’ont mis des romans dans les mains de façon très naturelle, comme première lecture quasiment ; puisque j'ai lu - si je ne me trompe pas - Ravage de Barjavel à 12 ans, et j'étais mal ; Robert Merle... à 11 ans, c'est un peu trop tôt non ? C'était les auteurs français plutôt classiques. Après il y a eu Bernard Werber et Les fourmis, que j'avais dévoré ; en fait c'était très naturel : c'étaient des livres qu'on avait à la maison ; et puis j'ai lu beaucoup d'autres choses aussi, des romans policiers, de la littérature blanche, des récits historiques. Et c'est revenu plus tard, quand j'ai commencé à voir au collège, puis au lycée, qu'on n'étudiait pas spécialement la SF, qu'on étudiait plutôt le merveilleux dans la littérature française, ou le fantastique, qu’on étudie plus. C’est là que j’ai constaté que c'était rangé dans une section séparée à la bibliothèque ; et j'ai donc compris plus tard que c'était de la littérature de genre et tout le monde n'en lisait pas. "
– Claude Ecken : "Gamin, je lisais beaucoup les aventures de Bob Morane ; c’était de l'aventure, des polars et aussi de la science-fiction. Je me suis rendu compte que le policier m'ennuyait un peu : c'est toujours... un cambriolage, une tentative de meurtre, on tourne toujours autour des mêmes thèmes alors que la science-fiction paraissait beaucoup plus variée et surtout plus étonnante, à savoir par exemple, que l'Ombre Jaune pouvait être immortelle. Elle disposait d’une invention extraordinaire, un duplicateur qui lui permettait d’être réincarnée dans des clones en cas de mort violente, une faculté sidérante : là, je savais que ce que j'appréciais dans ces récits, c'était la science-fiction !"
• En tant que lecteur/lectrice, quels romans vous ont laissé une impression durable, et puisque nous parlons du sentiment d'émerveillement, vous souvenez-vous de passages qui vous ont captivé(e) ?
– Ray Nayler : "Je me souviens d'avoir été captivé par la nouvelle de Philip K. Dick, L'Imposteur. Le retournement extraordinaire qu'elle contient et le sentiment de vertige qu'elle procure m'ont emporté. J'étais terrifié, et fasciné, par cette histoire. J'y pense encore."
– Audrey Pleynet : "Oui, j'ai lu des livres qui ont été des claques, et il y en a encore aujourd'hui... heureusement ! Mais parmi ceux qui ont été fondateurs de cet aspect de la science-fiction, il y a eu Chroniques du pays des Mères d'Elisabeth Vonarburg : le sense of wonder venait du fait qu'on était dans un futur dominé par des société matriarcales, un futur pas si éloigné que ça, quelques siècles environ. Le personnage principal est une archéologue qui va retrouver les indices du « comment on est arrivé à cette société matriarcale et sur quelle croyance la religion qui est en cours est basée ». Et je trouvais ça intéressant : pour moi le sense of wonder, dans cet aspect du récit, était dans la nostalgie du passé. Mais ce passé, pour les protagonistes, est quand-même notre futur à nous ! C'est magnifiquement bien écrit, il y a de nombreuses réflexions sur la société et sur la violence, beaucoup de choses aussi sur les croyances et les mensonges d'État, ça m’a énormément frappée ; comme dans les classiques : Barjavel, Robert Merle. J’avais commencé aussi par 1984 de George Orwell et par Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Là, clairement, il y a un génie génétique et une exégèse à un niveau énorme ; mais par exemple dans 1984, il s'agissait d'une démesure des échelles avec ces trois grandes puissances qui finalement se partagent le monde. C'est vrai que le sense of wonder, ça repose souvent sur des questions de tailles démesurées. Et puis j'avais énormément aimé les romans d’Asimov, la série sur Les robots, Fondation, je vous parle vraiment des grands classiques. Ça avait posé un cadre assez impressionnant, notamment dans Fondation : cette démesure de l'histoire à une échelle de milliers d'années. Un autre classique, La Guerre éternelle de Joe Haldeman, que j'ai lu récemment et qui m'a choquée, pour les paradoxes temporels notamment, je me souviens d'un passage et d’une phrase juste incroyable : "J'ai protesté, mais mes arguments ont été rejetés avec un haussement d'épaules. J'ai tenté de faire transférer Marygay dans ma compagnie, pour y être mon officier des détails. Ils ont dit que tous mes effectifs étaient déjà affectés. J'ai souligné le fait que la plupart d'entre eux n'étaient probablement pas encore nés. Néanmoins affectés, ont-ils répété. Il s'écoulerait presque un siècle, ai-je dit, avant même que je n'arrive à Stargate. Ils m'ont répondu que le Commandement de la force d'intervention établissait son planning en termes de siècles."
– Claude Ecken : "Je voudrais citer un passage qui illustre parfaitement ce qu’est le « sense of wonder », cette sensation d’émerveillement propre à la science-fiction. Il s’agit du roman Les Enfants d’Icare d’Arthur C. Clarke. Dans ce récit, des extraterrestres arrivent sur Terre après avoir détecté une transformation chez certains enfants humains. Ces enfants, devenus des mutants de plus en plus intelligents, accèdent à un niveau de connaissances supérieur, comme s’ils étaient prêts à rejoindre l’espace. Pendant longtemps, les extraterrestres n’entrent pas en contact direct avec les humains. Ils restent en orbite autour de la Terre, à bord de leur vaisseau spatial, et communiquent par radio. Les échanges évoluent progressivement : les humains apprennent à connaître ces visiteurs, et une certaine complicité s’installe, au point que l’on pourrait dire qu’ils deviennent presque « amis » avec certains représentants extraterrestres.
Arrive enfin le jour de la rencontre physique. Les enfants, qui jouent un rôle clé, sont présents pour accueillir les extraterrestres. C’est la première fois que leur apparence est révélée, car ils n’ont jamais été montrés par vidéo. Et là, surprise : ils ont des cornes, des sabots fourchus, une apparence qui évoque la représentation traditionnelle du diable. Ce choc visuel est expliqué par la suite : ces extraterrestres ont déjà visité la Terre dans des temps reculés, probablement au Moyen Âge. Leur physiologie, si terrifiante pour les humains de l’époque, a inspiré la figure du mal dans certaines religions. Ce retournement est fascinant, car il était impossible de s’attendre à ce que des extraterrestres soient à l’origine de cette image du diable.
Ce moment de sidération rappelle une scène similaire dans le roman Contact de Carl Sagan, adapté au cinéma. Dans cette histoire, les premières images reçues de l’espace, captées en écoutant les étoiles, montrent une croix gammée. Il s’agit en réalité de la première émission télévisée retransmise par les extraterrestres, un symbole qui choque profondément. Dans ces deux œuvres, on retrouve cet instant de sidération intense, ce choc émotionnel et intellectuel qui incarne le « sense of wonder » propre à la science-fiction. S'il n'y a pas forcément un sentiment d'émerveillement, on trouve celui de révélation soudaine et profonde, une révolution dans notre compréhension du monde."
• Selon vous, le format roman favorise-t-il davantage le sentiment d'émerveillement que le format nouvelle ?
– Ray Nayler : "Je pense que c'est probablement une question de goût, mais j'ai le sentiment que les nouvelles sont le creuset du genre science-fiction, là où certaines de ses plus grandes idées sont élaborées. Les romans ont tendance à développer ces idées de nouvelles. Malheureusement, malgré le fait que les gens aient peu de temps dans le monde moderne, et que les nouvelles semblent être le format parfait pour des gens qui ont très peu de temps, très peu de personnes semblent les lire."
– Audrey Pleynet : "Là, je prêche pour ma paroisse de la forme courte. J’aurais tendance à dire que la forme courte l’emporte dans le sens où elle permet de ne pas tout dévoiler du sense of wonder... C'est aussi de petites suggestions qui sont faites au lecteur ou à la lectrice, juste un petit élément à partir de quoi son imagination commence à galoper derrière et à reconstruire tout le reste ; c’est la petite phrase que je vous ai citée dans La Guerre éternelle. Ce n’est pas central dans le roman, elle arrive à la fin mais c'est une phrase qui résume quelque chose de vertigineux et au final, on s'y attache. Et ce que je trouve intéressant dans la forme courte c'est tout ce qu'on ne dit pas... . Le sense of wonder dans certains romans est aussi dans des petites suggestions, des intrigues secondaires ou des choses qui sont laissées à l'imagination du lecteur ou de la lectrice."
– Claude Ecken : "Quand je parle d’histoires, je ne pense pas qu’il y ait un format spécifique au sense of wonder. La science-fiction, à ses débuts, était principalement composée de nouvelles, et celles-ci portaient déjà cette sensation d’émerveillement. À mon avis, le sense of wonder naît de la distance entre notre réalité présente et ce qui semble possible, connaissable, ou réalisable dans un futur proche. C’est un moment de sidération, une suspension de l’incrédulité, où l'on se demande : Comment est-ce possible ? On peut ressentir cet effet aussi bien dans une nouvelle que dans un roman.
Cependant, cet émerveillement dépend aussi du contexte et de l’expérience. Nous n'éprouvons pas la même chose enfant, adolescent ou adulte. Un enfant peut être émerveillé par un feu d'artifice, une expérience de physique étonnante, un adulte par des images de l'espace profond. Par exemple, après avoir vu 2001 : L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, il est difficile d’être encore sidéré par des concepts liés à l’espace. Les jeunes d’aujourd’hui pourraient même trouver ce film lent, long ou ennuyeux, car ils sont habitués à des récits plus rapides et spectaculaires. Plus on est exposé à certains concepts, plus il devient difficile de ressentir cette sidération. C’est comme pour les amateurs de récits d’horreur : à force de connaître les ficelles du genre, on devient presque « vacciné » contre la peur. On retrouve ce phénomène dans les romans comme dans les nouvelles : l’effet de surprise s’émousse avec l’habitude, rendant le sense of wonder plus rare et plus difficile à provoquer. En même temps que progressent les connaissances, de nouveaux concepts sidérants réactivent cette émotion."
• Croyez-vous que le sense of wonder adhère à des conditions du récit que l'auteur maîtrise et peut reproduire, ou s'agit-il de moments de grâce narrative que l'auteur(e) n'avait pas prévus ?
– Ray Nayler : "Je pense que c'est quelque chose qui se crée entre l'écrivain et le lecteur. Aucun récit n'existe en dehors du moment où un lecteur rencontre les mots écrits de l'écrivain, et forme l'histoire dans son esprit. Ce moment est spécial, non reproductible. Pour que ce sentiment d'émerveillement existe, vous avez besoin de plus que le simple texte : vous avez aussi besoin qu'il trouve le bon lecteur au bon moment de sa vie. Les choses qui m'ont donné ce sentiment – qui je pense est un sentiment ineffable, une "ouverture" à de nouvelles possibilités – ne fonctionneraient pas sur moi maintenant. Et d'autres histoires qui ne m'auraient peut-être pas affecté enfant le feraient certainement maintenant. Il faut que la bonne histoire trouve quelqu'un au bon moment pour que la magie opère. Donc en ce sens, ce sont effectivement des moments de grâce, que personne ne peut tout à fait prévoir."
– Audrey Pleynet : "Très bonne question... A ce sujet, je vais revenir aux bases, à Umberto Eco et à son essai, Lector in Fabula : dans tous les cas, l'histoire a lieu entre l'auteur et le lecteur ; dans cet espace un peu vide, on peut mettre toutes les intentions qu'on veut, mais c'est plus du côté du lecteur quand-même. Dans Rossignol, j'ai mis des intentions de sense of wonder, et finalement ce n’est pas sur cela que les lecteurs ont le plus rebondi. Il y a des choses qui se sont faites au fur à mesure de l'écriture, et je me suis dit « waouh, ça c'est vertigineux, ça je vais l’écrire »... » mais au final, quand on lit les retours des lecteurs, ce n’est pas toujours ça qu'ils ont relevé. Parce que le sense of wonder leur appartient, il se produit en eux, par rapport à eux et à leur vécu. Pour vous donner un exemple, je dois citer La Maison des soleils d’Alastair Reynolds, paru au Bélial l'année dernière. Là le sense of wonder se manifeste par des échelles énormes de temps et de longévité des personnages : c'est incroyable et ça va interpeller intellectuellement. Mais en définitive, comme cette civilisation, notamment la lignée Gentiane qui est présentée dans le roman, vit au quotidien dans ces échelles-là, ce n’est pas ce qui m'a touchée au regard des personnages. En revanche - attention je vais essayer de ne pas trop spoiler, ce qui m'a le plus touchée est lié à la personne qui a fondé la lignée Gentiane. Par rapport aux thématiques que j'explore, le sense of wonder me touche dans ce qui est lié à la mémoire, à la transmission de l'identité, plutôt qu'avoir un vaisseau spatial de 27 km de long.
On parle beaucoup du sense of wonder pour la démesure, les grandes durées, les grands espaces, et cætera, mais il y a aussi l’infiniment petit : mon prochain roman, Sintonia, va parler des nanotechnologies, et je voulais retrouver un sense of wonder de l’infiniment petit. Ce n’est pas facile parce que l’infiniment petit est infiniment invisible, mais ça a aussi quelque chose de vertigineux en sens inverse. Même si c'est une histoire de personnages avant tout, plus que de technologies."
– Claude Ecken : "Le sense of wonder peut naître de deux façons. D’un côté, l’écrivain peut concevoir une idée excitante, une révélation qui l’éblouit lui-même en se disant : Cette idée est formidable, je vais la mettre en scène. Son travail consiste alors à préparer soigneusement les conditions de cette révélation pour qu’elle soit puissante et marquante aux yeux du lecteur. D'un autre côté, il arrive que des moments de grâce surviennent spontanément au fil de l’écriture, où l’auteur découvre une manière inattendue de jouer avec cette sidération.
Le sense of wonder n'est pas que dans la science-fiction. Je pense par exemple que nombre de scientifiques ont éprouvé ce sentiment d'émerveillement en découvrant l'équation de Dirac combinant la théorie quantique et la relativité restreinte pour décrire le comportement de l'électron. Elle est simple et élégante comme toujours avec Dirac, mais surtout, elle implique l'existence d'un électron d'énergie négative, autrement dit, elle prédit l'existence de l'antimatière alors même que personne n'avait encore envisagé son existence. Imaginez la révélation que cela a pu constituer pour un physicien.
À propos de ces moments de grâce narrative ou d'apparition involontaire, je pense à la fin de ma novella Le Monde tous droits réservés. Ce récit provoque un moment de sidération en révélant comment l’information est fabriquée et manipulée par les médias qui définissent ce qui est une information pertinente ou pas. Dans cette histoire, l’information est contrôlée par ceux qui en détiennent le « copyright » pendant un certain temps, par exemple deux ou trois jours, voire une semaine. Durant cette période, il est possible de maquiller ou de truquer l’information pour dissimuler ce qui s’est réellement passé. Concrètement, un groupe politique pourrait par exemple posséder un organisme d'information qui détient un copyright sur une info pendant une durée limitée. Ce système rend le monde artificiel, car les informations diffusées, notamment à la télévision, sont soigneusement choisies par les chaînes et d'autres sont occultées. Qui choisit ? Beaucoup d’événements mondiaux ne sont jamais mentionnés, et ce qui est présenté comme « réel » est en fait une construction, un choix délibéré de ce qu’on décide de mettre en avant.
La conclusion de ce récit est que l’information n’est qu’une forme de manipulation du réel. Ce qu’on choisit de clamer haut et fort devient la réalité pour le public, tandis que ce qu’on ignore ou évacue n’a ni importance ni existence à ses yeux. J'écrivais donc : « Puisque le journaliste n’est qu’un artisan de cette invention permanente qui tient lieu de réalité, il ne reste plus, pour rendre compte du réel, qu’à utiliser la fiction.» C'est alors que je me suis rendu compte que cette profession de foi pouvait aussi être utilisée dans le cadre de l'histoire qu'a racontée ce narrateur. J'ai donc ajouté : « C’est bien pourquoi, d’ailleurs, cette histoire est inventée de toutes pièces », ce qui opère un retournement complet de la situation. L'histoire qui sert de démonstration est inventée, et cette apparente contradiction la sert davantage que si elle était présentée comme réelle. L'idée m'est venue en cours d'écriture. Voilà pour ce qui est du moment de grâce.
J'en ai fait, dans la toute dernière phrase, mon pacte d'écriture, relatif à ma façon de considérer la science-fiction : «C’est comme ça que je regarde le monde en face.»"
• Merci à vous trois !



Notre dossier sur le Sense of wonder :
