Les limites de la croissance

Les limites de la croissance
“Greenhouse” (2018) © Kyle Thompson

Pour que la Terre reste un monde vivable pour les générations futures. #2/8


Le rapport Meadows

De la croissance sans limites à la croissance zéro.

Les Limites à la croissance (dans un monde fini) (The Limits to Growth) — connu sous le nom de Rapport Meadows, du nom de ses principaux auteurs, les chercheurs Donella Meadows et Dennis Meadows — est un rapport commandé par le club de Rome et publié en 1972. C'est une des références des débats et critiques qui portent sur les liens entre conséquences écologiques de la croissance économique, limitation des ressources et évolution démographique. À sa publication, le livre avait connu un succès retentissant, mais de courte durée, compte tenu du manque d’intérêt de la société de l’époque pour les préoccupations écologiques et environnementales.  Ce rapport nous révèle que le système planétaire va s'effondrer sous la pression de la croissance démographique et industrielle. Seule condition pour se sauver : que l'humanité stabilise sa population et son système de production.

Rapport Meadows : 1972, l’année où le futur a basculé
En 1972, un groupe d’experts, réunis autour de Dennis Meadows, rend public un rapport baptisé “The Limits to Growth”. Ce petit livre de 125 pages décrit, sans fioritures, sur un ton politique neutre, l’impact destructeur des activités humaines sur notre planète.

Podcast : L'année où le futur a basculé

Réactualisées, les projections des courbes à la fin du millénaire dessinent toujours le scénario d'un effondrement.

 L'effondrement de la société actuelle est envisagée d’ici 20 ans, 50 ans ou 100 ans, mais jamais au-delà. 

Le rapport Meadows a joué un rôle de catalyseur, en ouvrant une brèche dans la pensée productiviste et en posant les bases d’un questionnement radical sur la soutenabilité de nos trajectoires économiques.

La croissance zéro est une perspective selon laquelle l’économie devrait tendre vers un état d’équilibre stable, dans lequel la production, la consommation et la population se maintiendraient à des niveaux soutenables sur le long terme. Cette idée repose sur la reconnaissance des limites physiques de la planète et sur la nécessité d’éviter les déséquilibres qui conduisent à l’épuisement des ressources et à la dégradation des écosystèmes.

Le rapport Meadows peut être considéré comme fondateur de cette réflexion. Sans prôner explicitement la croissance zéro comme objectif politique, il démontre que la poursuite d’une croissance matérielle exponentielle dans un monde fini conduit inéluctablement à un effondrement systémique. L’un des scénarios étudiés par les auteurs – celui d’une stabilisation volontaire de la démographie et de la production – rejoint très clairement l’idée d’une économie stationnaire. Un idéal de croissance zéro a été exprimé en fin des Golden Sixties (ou « Trente Glorieuses américaines ») sur la base de la limite des ressources naturelles. Il est réapparu, vingt ans après, sur la base de la pollution, et notamment du danger d'un changement climatique lié aux gaz à effet de serre.

Points de vue :

Croissance zéro | Melchior
Et si la croissance ne revenait pas ? Telle est la question centrale du dernier livre de Patrick Artus et Marie Paule Virard : synonyme de progrès dans notre imaginaire collectif, le retour de la croissance demeure l’objectif prioritaire de la politique économique, car elle est seule à même de garantir une élévation des niveaux de vie, une couverture des besoins sociaux et une diminution du chômage de masse qui délite notre cohésion sociale. Or, en raison du ralentissement de la croissance de la productivité globale des facteurs (PGF), c’est-à-dire la partie de la croissance de la production qui n’est expliquée ni par la croissance de l’emploi ni par celle du stock de capital productif, il se pourrait bien que nous devions à l’avenir nous habituer à des taux de croissance du PIB durablement faibles.
Le rapport au Club de Rome : stopper la croissance, mais pourquoi ?
Le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance a été publié en mars 1972. Il avait alors suscité un extraordinaire débat, dont quelques leçons peuvent être aujourd’hui tirées. En 1972, la publication de The Limits to growth ou « rapport Meadows », le rapport commandité par le Club de Rome et préparé par une équipe de scientifiques du Massachusetts Institute of Technology, produit un impact considérable sur le monde académique et politique. Ce rapport affirme, en s’appuyant sur un modèle (...)

Les différentes entre post-croissance et croissance zéro ?


Le rapport Meadows 50 ans plus tard.

Rapport Meadows, l’état des lieux 50 ans plus tard • échooo magazine
En 1972, le rapport Meadows nous alertait sur les dangers de la croissance et de l’hyperconsumérisme. 50 ans plus tard, quel est le bilan ? On fait le point !

Depuis 1972, le rapport Meadows a connu plusieurs mises à jour, avec une nouvelle réédition en français cette année. Il a été critiqué et commenté à de nombreuses reprises, notamment par Jean-Marc Jancovici au début des années 2000. cf. infra

Rapport du Club de Rome – Donella Meadows, Dennis Meadows, Jørgen Randers et William W. Behrens III – 1972 – Jean-Marc Jancovici

Le texte suivant pose les enjeux d'un débat public - 50 ANS APRÈS LE RAPPORT MEADOWS, PEUT-ON CHANGER DE PARADIGME ? - Chambres d’agriculture France (APCA). - à télécharger -


Le Club de Rome aujourd'hui.

Quelques clés extraites du discours de Sandrine Dixson-Declève, présidente du Club de Rome :

  • Pour préserver l'humain, se rappeler que la nature fait partie de nous.
  • Changer de logiciel : Bonheur / bien être versus PIB. Des indicateurs quantitatifs de bien être à mettre en avant.
  • Changer les rapports au pouvoir / la tyrannie du profit à court terme / l'arrogance masculine - une formule : ECO vs EGO
  • Antidote au désespoir et feuille de route pour les temps très incertains, "Earth for all" est dans la continuité du célèbre rapport Meadows, "Les limites de la croissance". Cinquante ans après, toujours sous l'égide du Club de Rome, un groupe de scientifiques et d'économistes de premier plan propose deux scénarios et cinq changements de cap radicaux pour parvenir, en une seule génération, à un état de prospérité partagée sur la Terre. Ce livre est paru le 4 octobre 2023 en français chez Actes Sud.
Earth for all : le Club de Rome appelle à une économie de la paix | Techniques de l’Ingénieur
Le Club de Rome annonce la publication de la version française de son livre « Earth for all / Terre pour Tous » le 27 septembre. Elle vise à construire au cours de ce siècle des sociétés qui valorisent la prospérité pour tous plutôt que le profit de quelques-uns.

Cf. ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT


Pourquoi n'avons-nous rien fait ?

Aujourd'hui, en plus des préoccupations écologiques et environnementales, s'ajoute la bataille contre le changement climatique. Mais on parle du changement climatique depuis plus de 30 ans.

On parle du changement climatique depuis plus de 30 ans. Pourquoi n’avons-nous rien fait ?
Dans le temps qu’il a fallu pour justifier que le changement climatique est en grande partie lié à la pollution et l’activité humaine, la crise s’est…
« Tout dépend peut-être du patrimoine évolutionnaire de l'espèce et de notre capacité à penser et à agir de manière responsable pour s'adapter à une nouvelle réalité : la nôtre. Avons-nous ce qu'il faut, l'avons-nous fait à temps ? Je l'espère, mais je suppose que nous le verrons bientôt. » Adam Frank, astrophysicien à l'Université de Rochester.

L’évolution humaine contre le réchauffement climatique.

Sur la voie qui mène à la résolution de la crise climatique, il pourrait bien se dresser un obstacle inattendu. Des experts suggèrent en effet que des aspects de l’évolution humaine qui nous ont conduits à dominer la Terre pourraient désormais nous empêcher de relever les défis environnementaux mondiaux comme le changement climatique.

La raison inattendue qui nous empêcherait de lutter contre le réchauffement climatique
Sur la voie qui mène à la résolution de la crise climatique, il pourrait bien se dresser un obstacle inattendu. Des experts suggèrent en effet que des aspects de l’évolution humaine qui nous ont…

Comment sommes-nous entrés dans l'Anthropocène ?

Idée reçue: la crise environnementale actuelle serait le fruit d'une longue inconscience. On ignorait, en gros, le mal que l'on faisait. Idée fausse, selon Jean-Baptiste Fressoz : il s'agit là d'une illusion d'optique ou d'une amnésie. Historien des techniques et de l'environnement, le chercheur français est invité ce jeudi à Genève pour une conférence sur le thème «Une histoire politique du CO2. Comment sommes-nous entrés dans l'Anthropocène?» Formulé par le prix Nobel Paul Crutzen dans les années 2000, ce terme définit une nouvelle époque géologique marquée par l'impact massif des activités humaines sur la planète.

Aux origines de la crise écologique - Le Temps
Attendu pour une conférence publique jeudi, l’historien Jean-Baptiste Fressoz reconstitue le jeu des forces sociales qui ont fait basculer notre planète dans une nouvelle ère géologique

Et si la conscience n’était pas rationnelle ?

Peter Watts, ancien biologiste marin devenu écrivain de science-fiction, auteur de Vision aveugle et de la trilogie Rifteurs, soutient que la conscience n’est pas rationnelle, car elle fait intervenir les centres cérébraux de l’émotion. Sa thèse est qu’elle est devenue, sur le plan évolutif, contre-productive depuis que l’homme a cessé de juste survivre à son environnement pour finir par le dominer.

Extrait de son interview dans Bifrost N°93 :

"Au fond de ma tête, il y avait cet espoir que la trilogie Rifteurs puisse être un élément, si petit soit-il, d’un mouvement pour changer effectivement le monde. [...] Depuis, j’en suis venu à penser que l’ignorance est moins à blâmer que la pure stupidité. Tout comme notre tendance instinctive à ignorer superbement les conséquences futures de nos actions et l’incapacité de notre cerveau à passer outre nos tripes. Vous pouvez montrer aux gens ce que l’avenir nous réserve, ils pourront même vous concéder quelques arguments (après des décennies de mépris et de déni) : ils ne feront rien pour changer les choses. Nous savons mais le fait est que nous n’en avons rien à foutre".

« Reste le pire des scénarios, on ne change rien au modèle actuel. »

Business as usual
Pour que la Terre reste un monde vivable pour les générations futures. #3/8 Le piège du statu quo : les risques du ‘Business as usual’ face au réchauffement climatique On désigne par “business as usual” les scénarios futurs qui prolongent les tendances actuelles. Dans le contexte du réchauffement climatique c’

Pour une autre Terre #3/8