Les limites de la croissance
Parcours des enjeux écologiques #2/8 : Pour que la Terre reste un monde vivable pour les générations futures.
La croissance zéro est une théorie selon laquelle toutes les activités économiques devraient tendre à un état d'équilibre, un état stable. Le « rapport Meadows » peut être considéré comme fondateur.
Que faut-il faire, selon les partisans de la croissance zéro ?
- Relocaliser et retrouver le sens du local
- Abolir l'obsession du travail
- Développer les communautés, les expériences associatives, les phalanstères
- Ne plus raisonner en termes de PIB
L'héritage du Rapport Meadows
Les Limites à la croissance (dans un monde fini) (The Limits to Growth) — connu sous le nom de Rapport Meadows, du nom de ses principaux auteurs, les chercheurs Donella Meadows et Dennis Meadows — est un rapport commandé par le club de Rome et publié en 1972. C'est une des références des débats et critiques qui portent sur les liens entre conséquences écologiques de la croissance économique, limitation des ressources et évolution démographique. À sa publication, le livre avait connu un succès retentissant, mais de courte durée, compte tenu du manque d’intérêt de la société de l’époque pour les préoccupations écologiques et environnementales. Ce rapport nous révèle que le système planétaire va s'effondrer sous la pression de la croissance démographique et industrielle. Seule condition pour se sauver : que l'humanité stabilise sa population et son système de production.
Le bilan, 50 ans après le rapport Meadows :
Le texte suivant - à télécharger - pose les enjeux d'un débat public - 50 ANS APRÈS LE RAPPORT MEADOWS, PEUT-ON CHANGER DE PARADIGME ? - Chambres d’agriculture France (APCA) :
Quelques clés extraites du discours de Sandrine Dixson-Declève, présidente du Club de Rome :
- Pour préserver l'humain, se rappeler que la nature fait partie de nous.
- Changer de logiciel : Bonheur / bien être versus PIB. Des indicateurs quantitatifs de bien être à mettre en avant.
- Changer les rapports au pouvoir / la tyrannie du profit à court terme / l'arrogance masculine - une formule : ECO vs EGO
- Antidote au désespoir et feuille de route pour les temps très incertains, "Earth for all" est dans la continuité du célèbre rapport Meadows, "Les limites de la croissance". Cinquante ans après, toujours sous l'égide du Club de Rome, un groupe de scientifiques et d'économistes de premier plan propose deux scénarios et cinq changements de cap radicaux pour parvenir, en une seule génération, à un état de prospérité partagée sur la Terre. Ce livre est paru le 4 octobre 2023 en français chez Actes Sud.
Réactualisées, les projections des courbes à la fin du millénaire dessinent toujours le scénario d'un effondrement
Comment sommes-nous entrés dans l'Anthropocène ?
Idée reçue: la crise environnementale actuelle serait le fruit d'une longue inconscience. On ignorait, en gros, le mal que l'on faisait. Idée fausse, selon Jean-Baptiste Fressoz : il s'agit là d'une illusion d'optique ou d'une amnésie. Historien des techniques et de l'environnement, le chercheur français est invité ce jeudi à Genève pour une conférence sur le thème «Une histoire politique du CO2. Comment sommes-nous entrés dans l'Anthropocène?» Formulé par le prix Nobel Paul Crutzen dans les années 2000, ce terme définit une nouvelle époque géologique marquée par l'impact massif des activités humaines sur la planète.
Pourquoi n'avons-nous rien fait ?
Aujourd'hui, en plus des préoccupations écologiques et environnementales, s'ajoute la bataille contre le changement climatique. Mais on parle du changement climatique depuis plus de 30 ans.
« Tout dépend peut-être du patrimoine évolutionnaire de l'espèce et de notre capacité à penser et à agir de manière responsable pour s'adapter à une nouvelle réalité : la nôtre. Avons-nous ce qu'il faut, l'avons-nous fait à temps ? Je l'espère, mais je suppose que nous le verrons bientôt. » Adam Frank, astrophysicien à l'Université de Rochester.
L’évolution humaine contre le réchauffement climatique
Sur la voie qui mène à la résolution de la crise climatique, il pourrait bien se dresser un obstacle inattendu. Des experts suggèrent en effet que des aspects de l’évolution humaine qui nous ont conduits à dominer la Terre pourraient désormais nous empêcher de relever les défis environnementaux mondiaux comme le changement climatique.
Extraits de l’interview de l'auteur de SF Peter Watts dans Bifrost N°93 :
Watts explique que la conscience n’est pas rationnelle, car elle fait intervenir les centres cérébraux de l’émotion. Sa thèse est qu’elle est devenue, sur le plan évolutif, contre-productive depuis que l’homme a cessé de juste survivre à son environnement pour finir par le dominer.
"Au fond de ma tête, il y avait cet espoir que la trilogie Rifteurs puisse être un élément, si petit soit-il, d’un mouvement pour changer effectivement le monde. [...] Depuis, j’en suis venu à penser que l’ignorance est moins à blâmer que la pure stupidité. Tout comme notre tendance instinctive à ignorer superbement les conséquences futures de nos actions et l’incapacité de notre cerveau à passer outre nos tripes. Vous pouvez montrer aux gens ce que l’avenir nous réserve, ils pourront même vous concéder quelques arguments (après des décennies de mépris et de déni) : ils ne feront rien pour changer les choses. Nous savons mais le fait est que nous n’en avons rien à foutre".
« Reste le pire des scénarios, on ne change rien au modèle actuel. »