L'actualité de la SF porteuse d'espoir

L'actualité de la SF porteuse d'espoir

Ce genre méconnu de la science-fiction suscite un intérêt croissant, car il permet d’imaginer un monde meilleur. Et on en a besoin.


La SF porteuse d'espoir collectif, c'est :

  • L'utopie / l'eutopie
  • La prototopie
  • La protototopie
  • Le hopepunk
  • Le solarpunk

En France, la mayonnaise utopiste prend lentement. La maison d'édition La Volte a créé une collection, Eutopia, pour porter ces nouveaux récits. Cependant, l'éditeur, Mathias Echenay, regrette que la maison ne publie qu'un livre par an, car ils reçoivent encore très peu de propositions abouties.

La science-fiction propose enfin des futurs désirables
La science-fiction ne produit pas que des romans catastrophistes. De plus en plus d’auteurs et autrices renouent avec l’utopie et imaginent des avenirs heureux. Une bouffée d’air. Un autre monde est possible… Oui, mais à quoi ressemble-t-il ? Inventer des avenirs heureux sans pétrole, dessiner un futur post-effondrement désirable : la tâche paraît ardue, tant l’époque nous a plongés dans l’apathie. « Les gens ont peur, ils n’arrivent plus à imaginer l’avenir », constate l’écrivaine Catherine Dufour. « (...)

Où sont passées les utopies ?

Utopie, dystopie
Concepts à l’origine littéraire, l’utopie et la dystopie offrent également un regard critique sur nos sociétés et régimes politiques, puisqu’elles proposent une vision alternative de l’avenir, en bien ou en mal. Gregory Claeys explore cette double nature, et sa capacité à réinventer le monde, en retraçant l’histoire, l’évolution sémantique et les usages de la pensée utopique. Gregory Claeys est professeur émérite en histoire de l’Université de Londres. Ses recherches portent se consacrent (…)

Entretien avec Gregory Claeys, professeur émérite d'histoire à l'Université de Londres.

Gregory Claeys - Wikipedia

Utopies : un autre monde est-il possible ? - l’éléphant la revue
L’utopie n’est pas toujours cet idéal inaccessible, même dans le meilleur des mondes. Qu’en faire au XXIe siècle ?

Un article de Sophie Doudet, Maître de conférences en Littérature française à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence

"Nous n’agissons que sous la fascination de l’impossible : autant dire qu’une société incapable d’enfanter une utopie et de s’y vouer est menacée de sclérose et de ruine ». La sagesse, la prudence ou le principe de précaution ne suffisent pas à (é)mouvoir les peuples en mal de fictions et, si celles qui promettent l’avenir nous ont rendus très circonspects, celles qui exigent la justice et le meilleur au temps présent peuvent encore avoir nos faveurs." Sophie Doudet

L'utopie peut-elle encore renouveler le registre de l'action publique et de la vie civique ? Où sont les ambitions ? Comme reconstruire un projet politique autour de l'intérêt général ?

Où sont passées les utopies ?
L’utopie peut-elle encore renouveler le registre de l’action publique et de la vie civique ? À l’occasion du festival “Allez Savoir” organisé à Marseille, sur le thème du “Voyage en utopies”, Nora Hamadi reçoit l’historienne Axelle Dolino-Brodiez pour aborder ces enjeux.

"Dans quel lieu la politique pourrait-elle redevenir un endroit où l'on prend du recul ?" François Cornut-Gentille


Face à la catastrophe, oserons-nous rêver d’autres mondes ?

Utopiste des grands chemins, diplômée de lettres modernes et docteure en philosophie politique, Alice Carabédian travaille à une reconceptualisation de l’utopie politique au sein de la science-fiction contemporaine.

Mardi SF: Alice Carabédian, le fuel de l’«Utopie radicale»
«Utopie radicale. Par-delà l’imaginaire des cabanes et des ruines», un essai qui prône d’inventer des récits utopiques pour lutter contre sinistrose et néolibéralisme.

Pour l’autrice de Utopie radicale Par-delà l'imaginaire des cabanes et des ruines, les images de SF permettent une repolitisation de la culture populaire, et il est urgent de «forger des images positives», d’édifier des mondes et non plus seulement espérer «réparer les débris qu’Ils nous laissent».

Il n'y a jamais eu autant besoin d'utopie, d'ouvrir les champs du possible.

La protopie, c'est quoi ?

Certains préfèrent le terme de "protopie" comme alternative à la décourageante dystopie et à l'impossible utopie.

« Le protopiste croit que demain peut être meilleur. Pas parfait, juste meilleur. Et il vise, et cherche, de petits changements. Le protopiste croit qu'on peut essayer, se tromper, recommencer parce qu'on a fait fausse route. »
La protopie – un futur plus désirable que l’utopie et la dystopie réunies ?
Alternative à la désarmante dystopie et à la réconfortante utopie, la protopie imagine un futur désirable dans lequel les sociétés améliorent leurs conditions de vie et celles de la planète progressivement et avec des outils accessibles. Théorisé par l’auteur et prospectiviste Kevin Kelly en 2010, c…
Kevin Kelly parle de cécité devant l'avenir, "mais espère que notre aveuglement actuel n’est qu’une phase passagère et que nous recommencerons à générer des visions plausibles d’un avenir souhaitable, légèrement meilleures qu’aujourd’hui. Ces visions protopiques ne seront pas aussi passionnantes que les dystopies ou les utopies, mais elles pourraient être suffisamment passionnantes pour être visées. "
Protopia
[Translations: Japanese] Every utopia is a fiction, with necessary flaws that prevent it from ever becoming real. I don’t believe in utopias. Particularly technological ones. (That doesn’t stop critics from accusing me of being a technological utopian.) My aversion to … Continue reading →
Pouvez-vous nommer un seul futur de science-fiction à la fois plausible et souhaitable ?

Ouvrir un espace de possibles avec la prototopie

Le terme de prototopie est un néologisme employé par Yannick Rumpala, enseignant-chercheur à l'Université de Nice et auteur de l'ouvrage "Hors des décombres du monde : écologie, science-fiction et éthique du futur". Il le définit, selon un compte-rendu d'Irène Langlet publié dans la Revue d'études sur la science-fiction et lisible sur OpenEdition, comme "une réflexion qui ne s’inscrit ni dans l’utopie ni dans la dystopie mais veut « ouvrir un espace de possibles », notamment via des « lignes de fuite »."

Hors des décombres, typologie des lignes de fuite
La puissance de la science-fiction concerne aussi notre présent. C’est ce que Yannick Rumpala nous invite à découvrir.
"D’aucuns séparent l’utopie de la dystopie, là où je les tiens comme inséparables dans ces prototypes fictionnels expérimentaux que le chercheur Yannick Rumpala appelle des prototopies." Ariel Kyrou
"La notion de prototopie permet de dépasser le clivage utopie/dystopie pour se concentrer sur l’idée d’un « espace cognitif anticipateur » qui montre des sociétés possibles, et interroge alors la volonté d’expérimentation sociale de l’auteur et l’interprétation de celle-ci par le lecteur." Ariel Kyrou

Ariel Kyrou utilise la science-fiction, la contre-culture et les arts contemporains autant que la philosophie pour penser et panser le monde d’aujourd’hui.

Dans les imaginaires du futur, d’Ariel Kyrou
Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je vais te parler d’un ouvrage qui traite de la manière dont la SF peut interagir avec notre vision du futur. Dans les imaginaires du futur, d’Ariel Kyrou Introdu…
Ariel Kyrou : « Même dans les pires situations, la science-fiction ouvre le champ des possibles »
Le journaliste et essayiste Ariel Kyrou a publié samedi 16 octobre Dans les imaginaires du futur (ActuSF, 2020). Un livre dense, foisonnant, qui propose d’aller chercher dans la fiction de nouveaux horizons permettant de dépasser ceux, dominants aujourd’hui, de la démesure technologique et de l’apocalypse environnementale.
Ariel Kyrou : « La science-fiction porte l’idée de transformation, de mutation, de bifurcation »
Auteur notamment du livre Dans les imaginaires du futur (ActuSF, 2020), sur lequel nous l’avions longuement interrogé il y a quelques mois, et de L’ABC Dick (Inculte, 2009) qui sera réédité en septembre prochain chez ActuSF, Ariel Kyrou répond aux questions de Lionel Meneghin, rédacteur en chef du média du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise et contributeur régulier d’Usbek & Rica.
ENTRE DYSTOPIE ET UTOPIE, NOUS VIVONS DANS UN MONDE DE SCIENCE-FICTION. ENTRETIEN AVEC ARIEL KYROU, AUTEUR DE « PHILOFICTIONS. DES IMAGINAIRES ALTERNATIFS POUR LA PLANÈTE ». SÉLECTION DES MEILLEURS LIVRES
11683 LUS - NEWS NEWS NEWS 2025 sera-t-elle l’année de l’entrée de l’humanité dans un monde qui ressemble aux angoissantes dystopies écologiques et politiques de la science-fiction, ou dans un monde plutôt inspiré par les romans utopiques qui fleurissent depuis quelques années, lucides sur les drames environnementaux et le recul effrayant des régimes démocratiques ? … <p class=“link-more”><a href=“https://www.lemonde.fr/blog/fredericjoignot/2024/12/02/entyre-dystopie-et-utopie-nous-vivons-dans-un-monde-de-science-fiction-entretien-avec-ariel-kyrou-auteur-de-philofictions-des-imaginaires-alternatifs-pour-la-planete/” class=“more-link”>Continuer la lecture<span class=“screen-reader-text”> de « ENTRE DYSTOPIE ET UTOPIE, NOUS VIVONS DANS UN MONDE DE SCIENCE-FICTION. ENTRETIEN AVEC ARIEL KYROU, AUTEUR DE « PHILOFICTIONS. DES IMAGINAIRES ALTERNATIFS POUR LA PLANÈTE ». SÉLECTION DES MEILLEURS LIVRES »</span></a></p>
« (...) la prospective éclaire des routes pour demain sans changer les règles du jeu de nos sociétés ».
« Repérer et analyser en profondeur nos imaginaires de demain me semble essentiel à toute démarche de prospective radicale, et sur un autre registre à toute action sur le long terme de transformation du monde ». Ariel Kyrou

Le hopepunk et le solarpunk : des sous-genres de la SF

Le hopepunk et le solarpunk prennent le contre-pied de la dystopie, largement majoritaire en SF d'anticipation :

Le hopepunk
Un monde dystopique et sombre et pourtant chargé d’espoir : celui du hopepunk, voire du solarpunk

Le hopepunk est une branche de la science-fiction qui a été créée en 2017 par l’autrice américaine Alexandra Rowland. « Il désigne un sous-genre littéraire et culturel qui met en avant un espoir contestataire et l’idée que nous pouvons refuser l’avenir sombre, angoissant et cynique auquel nous semblons condamnés ». Le hopepunk prend le parti d’essayer d’améliorer la société malgré l’état actuel de notre monde. Ainsi, les récits s’inscrivant dans ce genre ne sont pas nécessairement utopiques. Ils peuvent au contraire proposer des univers dystopiques, mais l’espoir demeure. L’esprit de communauté est également important au genre, puisque cette volonté d’améliorer les choses passerait par la collaboration et l’entraide. Le hopepunk se distingue du solarpunk, qui se concentre sur les énergies renouvelables ainsi que sur la technologie en général afin de « remplacer les énergies fossiles », ce qui n’est pas nécessairement le cas du hopepunk.

Science-fiction optimiste / Hopepunk / Solarpunk - Liste de 19 livres - Babelio
Science-fiction optimiste / Hopepunk / Solarpunk - « La science-fiction avait pour fonction d’alerter les époques fascinées par le progrès. Maintenant que tout le monde a très peur, elle doit prendre l

Une sélection de podcasts pour en savoir plus sur la SF positive :

«Ouvrons le champ du possible, mais sans le rouleau compresseur du Progrès qui justifie en partie le saccage de la planète, les discriminations, la domination quelle qu'elle soit, etc.» Alice Carabédian


Un mouvement artistique qui va puiser son énergie dans le soleil

Le Solarpunk s'intéresse à la culture des jeunes créateurs, aux solutions locales, aux réseaux d'énergie locaux, aux moyens de créer des systèmes autonomes.

Solarpunk - Vers des futurs radieux. Dirigé par André-François Ruaud : https://www.moutons-electriques.fr/solarpunk


Plusieurs voix se font entendre dans la sinistrose ambiante.

Bernard Werber, écrivain, sur l’importance d'imaginer un futur harmonieux pour qu'un jour il puisse avoir une chance d'exister.

Un singe chimérique ou comment tenter de penser le futur sans le provoquer
Dans son dernier roman, l’écrivain Bernard Werber imaginait la création d’un être hybride, mi-humain, mi-chauves-souris d’ici à cinq ans. L’actualité vient de le rattraper et de dépasser ses prévisions…

Mathieu Baudin, Directeur de l’Institut des Futurs souhaitables.


Ralentir ou périr, de Timothée Parrique

"Il est plus facile d’envisager la fin du monde que la fin de la croissance. On a du mal à envisager la décroissance, car ce n’est pas un processus naturel dans notre modèle de pensée. [...]
La charge de la preuve est en train de changer de camp. L’utopie est aujourd’hui du côté de ceux qui pensent qu’une croissance infinie de la production est possible dans un monde où la capacité de charge des écosystèmes est finie. Nous avons plusieurs siècles d’histoire qui démontrent la dépendance biophysique de nos économies. [...]
Il faut démolir cette doxa immobiliste, ce there is no alternative thatchérien qui considère le capitalisme d’aujourd’hui comme la fin de l’histoire. Ce n’est pas le cas. L’économie, comme toute construction sociale, est plastique ; et dans les affaires humaines, quand on veut, on peut.
Reste encore à imaginer quelle économie nous souhaitons voir advenir. Nous avons besoin de toute urgence d’une pédagogie des miracles, sorte de pédagogie des catastrophes inversée. Imaginez si nous avions autant de films de fin du capitalisme que de films de fin du monde. Un Black Mirror qui finit bien. Un Jour d’après dans un monde où les animaux et les humains vivraient dans une symbiose à la Disney. Ecotopia, The Dispossessed, News from Nowhere, La Belle Verte, Voyage en misarchie, et Paresse pour tous adaptés en séries TV."

Timothée Parrique est économiste, auteur de Ralentir ou périr, l’économie de la décroissance (Seuil, 2022).

Actualités/Essais/Documents
Ralentir ou périr, Timothée Parrique : Loin d’être le remède miracle aux crises auxquelles nous faisons face, la croissance économique en est la cause…

La Science, CQFD

La dystopie règne en maître, dans l'univers de la science-fiction. Même si certains auteurs tentent de dépeindre un futur désirable, comme Fabien Cerutti, dans son ouvrage "Terra Humanis" paru aux éditions Mnémos.

Science-fiction : voir le futur en rose ?
La dystopie règne en maître, dans l’univers de la science-fiction. Même si certains auteurs tentent de dépeindre un futur désirable, comme Fabien Cerutti, dans son ouvrage “Terra Humanis” paru aux éditions Mnémos. L’utopie et la dystopie sont-elles finalement les deux faces d’une même pièce ?

Comment parvenir à réaliser ces espaces hopepunk sans repartir de zéro ?

Terra Humanis - l’utopie selon Fabien Cerutti
Quand vous entendez le nom de l’auteur Fabien Cerutti, vous penserez probablement d’abord à sa saga de fantasy Le bâtard de Kosigan. Mais cette année, l’historien

Entre utopie et dystopie : des idées de lectures pour penser un monde idéal (ou pas).

Entre utopie et dystopie : des idées lectures pour penser un monde idéal (ou pas)
Guénaelle Le Solleu, rédactrice en chef de “L’Elephant”, Michel Porret, historien et François Angelier, producteur de “Mauvais genre” sur France Culture, proposent une sélection d’ouvrages où utopies et dystopies se rencontrent pour penser un monde meilleur, ses espérances tout comme ses contradictions. À découvrir.
Et si on ouvrait des brèches avec la science-fiction positive
Pour 2024, « 20 Minutes » se demande si on peut penser le monde autrement ou si nos imaginaires ont déjà été confisqués par les dystopies

"Il n'y a plus de vision utopique du monde à venir. Les seules utopies que nous avons sont de nature technique, du genre : homme augmenté, post-humain, quand les ordinateurs penseront tout seul, etc. Aucune n'est politique. C'est extraordinaire quand on y pense." Marcel Gauchet. In : Comprendre le malheur français.