Imaginaires des uchronies dans la SF

Imaginaires des uchronies dans la SF
@Ace SF Specials – 1968 – Léo et Diane Dillon

Troisième volet du triptyque des Imaginaires dédié aux voyages dans le temps et aux mondes parallèles.

Le terme « uchronie », inventé par Charles Renouvier en 1876, désigne une œuvre où l’auteur réinvente l’histoire en modifiant des événements tels que nous les connaissons. Ce mot vient du grec "ou" (négation) et "chronos" (temps), et signifie littéralement "non-temps", un temps qui n’existe pas. Renouvier qualifie de « point de scission » ou de « nœud de l’histoire » le moment où réalité et fiction divergent pour suivre une trajectoire historique « imaginaire ». D'ailleurs, les personnages d'un univers uchronique n'ont pas conscience de vivre dans une variante de la "véritable" histoire. Ce genre a été essayé par de nombreux auteurs de science-fiction avec une certaine réussite.

Ward Moore a fait gagner la guerre de Sécession aux Sudistes dans Autant en emporte le temps (1953). Dans ce scénario, le Sud esclavagiste et prospère domine les États du Nord, où une population appauvrie et famélique lutte pour survivre. Les routes sont peu fréquentables. Les villes les plus riches sont celles de Richmond, Washington et Mexico. Quant à New-York, ce n'est qu'un immense taudis.

"Le Sud y a triomphé en 1863, et dans le Nord, entre récession et racisme, on suit un gamin mal à l'aise dans une société étouffante, qui tente sa chance en ville, travaille dans une librairie, lit avec passion, et a l'occasion de bénéficier d'une fondation semi-clandestine, havre scientifique où se construit une machine à remonter le temps... Peu de choses manquent à ce mélange de récit de formation et d'uchronie  : discussions pour aider le lecteur à comprendre que l'Histoire peut être remodelée, évolution de l'Amérique du Nord et aperçus du reste du monde (dont un Ouganda-Eretz ), psychologie dérivée de Freud, éducation sentimentale du héros, avec au moins un personnage féminin qui a pu surprendre à l'époque et contribue à la modernité du roman — avec l'antiracisme, normal pour nous (on l'espère), mais qui put alors avoir valeur de manifeste. Et si quelque adolescent se plaindra du manque d'action, ou si le style s'est parfois patiné, une lecture innocente est possible, comme si l'histoire avait été écrite hier : après plus d'un demi-siècle, cela fait la différence entre un document pour spécialistes et un classique increvable." Éric VIAL - Première parution : 1/6/2000 - dans Galaxies 17 - Mise en ligne le : 1/11/2001

Avec Le maître du haut-château, Philip K. Dick a imaginé un futur consécutif à l’invasion des États-Unis par le Japon. Son récit calme d'une Amérique sous occupation commence dans les années 1960, dans un monde où l'Allemagne nazie et son allié japonais ont gagné la Seconde Guerre mondiale. Le roman ne comporte ni héros, ni narrateur prédominant, et multiplie les protagonistes et les points de vue. D'un chapitre à l'autre, l'intrigue est appréhendée au travers du regard de Robert Childan, un marchand d'art américain, de M. Tagomi, un homme d'affaire japonais, de Franck Frink, un ouvrier américain qui dissimule sa judéité, de Juliana, sa femme qui l'a quitté et de Baynes, un officier de l'Abwher qui se rend à San Francisco pour une mission de la plus haute importance. Les différents protagonistes, que Philip K. Dick utilise comme autant de focales sur un récit qui entremêle avec maestria les intrigues, voient leurs destinées se croiser dans un monde dont la plongée au cœur des ténèbres est orchestrée par les hauts dignitaires nazis. Dans cet univers, les Japonais s'en remettent à la divination pour guider leurs décisions, grandes ou petites, chaque choix étant influencé par des consultations rituelles. Un livre circule en sous mains, Le Poids de la sauterelle, qui est une uchronie dans l'uchronie puisqu'il raconte l'histoire dans le cadre d'une défaite allemande et d'une victoire des alliés lors de la seconde guerre mondiale.

Dans Pavane (1968), Keith Roberts imagine quelle société britannique aurait émergé si la Grande Armada de Philippe II d'Espagne avait triomphé. Si la reine Élisabeth Ire avait été assassinée en 1588 et si l’Invincible Armada avait vaincu la tempête et réussi son invasion, l'Histoire aurait suivi un chemin radicalement différent. La Papauté aurait pris le contrôle, et les avancées techniques auraient été jugées hérétiques. Présentée sous forme de mosaïque, l’Angleterre de cette fascinante uchronie devient un pays profondément catholique, ancré dans la tradition romaine.

"En 1968, l'uchronie existait déjà, bien sûr, mais elle n'était pas rattachée à la S-F. Elle trouvait place en marge du roman historique. La science-fiction était, elle aussi, un genre beaucoup plus étriqué qu'il ne l'est aujourd'hui. La speculative fiction était encore dans ses premières années. Pavane ne peut même pas prétendre à l'antériorité. Ainsi, Le Maître du haut château était paru depuis quelques années déjà, non sans succès. Mais Dick est Dick, avant tout, et sa vision de la réalité est tout simplement magistrale, qu’on la partage ou non.

Pavane est donc un chef-d'œuvre qui a marqué à la fois l'uchronie et la science-fiction en les liant pour la première fois. Le steampunk, à l'époque, n'existait pas encore. C'est Pavane, aux côtés de La Machine à explorer l'espace de Christopher Priest et Les Aventures uchroniques d'Oswald Bastable de Moorcock, qui allaient signer son acte de naissance. Ce roman est un moment clé de l'histoire littéraire, car il a noué le lien entre l'uchronie et la science-fiction en mettant en avant une dimension technique. L'enjeu central de Pavane est la technique : un monde, et plus précisément une Angleterre du XXe siècle, qui n'a jamais connu la révolution industrielle.

Quant aux auteurs de steampunk, ils ont fait de l’uchronie l’un de leurs ingrédients favoris (La machine à différences de William Gibson et Bruce Sterling, La Lune seule le sait de Johan Heliot). "Steampunk et uchronie se caractérisent par la pratique d'un recyclage historique. C'est du révisionnisme, techniquement parlant, mais explicitement utilisé comme fiction, selon le principe de la suspension de l'incrédulité indispensable à la science-fiction. C'est aussi un concept éminemment postmoderne. La S-F est un genre radicalement moderne, qui croit, qui a foi en un quelconque avenir. Si, comme l'appelle de ses vœux l'intellectuel réactionnaire Francis Fukuyama, ce devait être la fin de l'histoire, l'uchronie et, dans une moindre mesure, le steampunk , sont paradoxalement des moyens de proposer des histoires alternatives. Pavane a été écrit comme il le fallait, quand il le fallait. Le Zeitgeist s'est cristallisé sur l'ouvrage, l'élevant au rang de livre culte au fur et à mesure de l'entrée du monde dans la postmodernité." Jean-Pierre LION - pour la critique complète : https://belial.fr/blog/pavane

Avec une cinquantaine de volumes publiés en anglais, l'œuvre de John Brunner offre une richesse et une diversité qui ne cessent de susciter l'intérêt. C'est un des géants de la science-fiction moderne, et plusieurs de ses ouvrages se révèlent aussi envoûtants qu'excitants. Comme le souligne la quatrième de couverture, "l'auteur nous offre avec À perte de temps (1969) une uchronie parfaitement maîtrisée." L'intrigue du livre se déroule dans les années 1988-1989.

"Un jeune « Licencié de la société du temps », c'est-à-dire un voyageur temporel appartenant quelque peu au clergé régulier, se trouve confronté successivement à un trafic d'objets d'art à travers les siècles, à l'irruption d'amazones dévastatrices issues d'un univers parallèle et au pillage des mines de Californie quelques siècles avant leur découverte officielle, le tout dans un univers où l'Invincible Armada a écrasé la marine britannique. Ces trois aventures sont pratiquement indépendantes les unes des autres, selon la formule de la Patrouille du Temps de Poul Anderson. Cela dit, elles s'organisent en crescendo. Les dégâts sont à chaque fois plus importants, et le tout débouche sur un bouleversement total de l'histoire.

Il se passe assez de choses en 180 pages pour qu'on lise ce roman sans se poser de questions superflues et, ce qui est plus important, sans s'ennuyer. Cependant, comme l'Invincible Armada renvoie fatalement à Pavane de Keith Roberts, et comme le prière d'insérer* parle d'une « uchronie parfaitement maîtrisée », on s'attend à quelque chose de magistral... c'est oublier que Brunner à côté de ses grands crus, produit de petits vins de pays qui n'ont pas d'autre ambition que de se laisser boire agréablement..." Éric VIAL - Première parution : 1/12/1984 dans Fiction 357 - Mise en ligne le : 4/6/2003

Michael Moorcock a raconté Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable (1982), un récit qui plonge dans des univers parallèles se reflétant les uns les autres, typiques de son multivers. "On y découvre Oswald Bastable, officier de l'armée des Indes propulsé en un 1973 prolongeant la « Belle époque », avec des dirigeables et un siècle de paix assuré par les grandes puissances, puis dans un monde où la maîtrise d'une énergie quasi infinie a débouché sur la guerre générale avant la conquête de l'Europe et de l'Amérique par un terrible « Attila noir », enfin dans un autre où le Japon se bat contre un immense empire britannique allié à la Russie de Kerenski, elle-même menacée de l'intérieur par les slavophiles, les cosaques libertaires et un ancien pope qui n'est autre que Staline. Tout cela nous vaut de l'exotisme colonial, des combats aériens, des pirates, un naufrage et d'autres désagréments, une expédition dans les tribus anglaises d'après une guerre bactériologique, une charge de cosaques, plus les armes des titres des volumes, qui semblent sorties de chez Robida. On est en plein roman d'aventures, tendance kitsch, on ne s'ennuie jamais, et ce n'est pas négligeable. Mais Moorcock va un peu plus loin qu'un steampunk sans ordinateurs. [...] Mine de rien, il est question de colonisation et d'impérialisme, on est pris entre les horreurs des guerres et les injustices froides d'une paix imposée, ni le bien ni le mal ne sont jamais purs et identifiables. Ces univers parallèles ne sont pas là pour nous consoler de notre monde en montrant bien pire, ou présenter une utopie. Il peut y avoir plus de questions à se poser que de certitudes à conforter. À chacun, donc, de choisir sa façon de consommer : en tous cas ce peut être sans modération." Éric VIAL - Première parution : 1/12/1997 dans Galaxies 7 - Mise en ligne le : 30/3/2009

Paul McAuley, quant à lui, remodèle la Renaissance dans Les conjurés de Florence (1994). Au tout début du XVIe siècle, la ville de Florence est bien différente de celle qu'évoquent nos livres d'histoire : Léonard de Vinci a renoncé à la peinture pour donner vie aux machines qu'il dessinait dans ses carnets et l'Italie de la Renaissance connaît déjà sa révolution industrielle... La perle de la Toscane reste cependant la ville des grands peintres, des grands architectes, des fêtes... et des intrigues sophistiquées, des morts mystérieuses. Comme celles de Raphaël et de son assistant. Qui est à l'origine de ces meurtres ? Pour quel enjeu ? Sur fond de rivalité entre l'Italie et l'Espagne et de rébellion savonaroliste, Pasquale, jeune peintre apprenti, mène l'enquête en compagnie de Machiavel, journaliste à la Gazette de Florence, qui joue les Sherlock Holmes avant la lettre... D'une écriture inventive, Les Conjurés de Florence se présente à la fois comme un roman steampunk avant l'heure, un polar haletant et un récit d'apprentissage. "Il peut se lire à deux niveaux : soit comme un hommage à la littérature populaire — fantastique et policier plutôt que SF d'ailleurs — soit comme une réflexion passionnante sur les conséquences du progrès scientifique et la responsabilité de ceux qui en sont les artisans." Benoît DOMIS - Première parution : 1/6/1998 dans Galaxies 9 - Mise en ligne le : 29/4/2009

Au début du nouveau millénaire, l’historienne et archéologue de formation Rachel Tanner a remis l’uchronie en pleine lumière avec son éblouissant L’empreinte des dieux (2002). Nous sommes au VIIIe siècle après Jésus-Christ : dans un Empire romain qui refuse de mourir, le culte de Mithra est devenu la religion dominante. Mais les anciens dieux ne se rendront pas sans combattre et Rome, en proie à la corruption et aux complots, cherche à retrouver sa splendeur passée. Entre Frédérique Braffort, grande prêtresse de Mithra, et sa cousine Judith, élève de la terrible magicienne Ygrene, la confrontation paraît inévitable.

"L'auteur nous plonge dans un univers barbare aux accents flaubertiens. L'Empreinte des dieux est un roman d'atmosphère subtil et poétique, passionnant de bout en bout. Il y a quelque chose du David Gemmel du Lion de Macédoine chez Rachel Tanner." Stéphane MANFREDO

Magie, batailles contre les légions romaines, prophéties et interventions divines : au cœur d'une Antiquité réinventée, voici le premier volet d'un brillant diptyque chaleureusement salué par la critique française.

Autre incontournable de l'uchronie, Chroniques des années noires (2002) de Kim Stanley Robinson nous transporte dans un univers où une deuxième vague de peste, au XIVe siècle, décime presque toute la population européenne. Avec l’Europe chrétienne effacée de l’échiquier mondial, l’Islam et la Chine s’affirment comme les deux principales puissances, chacune étendant son influence jusqu’à une confrontation inévitable. Sur plusieurs siècles, KSR analyse les répercussions de cette absence de domination occidentale et propose une vision du monde où les révolutions technologiques et sociales se développent dans d'autres régions du globe. Avec une érudition remarquable, il aborde la montée et la chute des empires, tout en suivant des personnages réincarnés, liés par le karma, qui traversent différentes époques. À chaque réincarnation, ils se retrouvent dans de nouveaux corps et font face à des questions de justice, d'oppression et d'inégalités, avec pour espoir de contribuer à bâtir un monde meilleur.

À travers ce roman riche et dense, KSR délivre un message profondément humaniste : "le vrai « sens de l'Histoire » ne réside pas dans les conflits pour le pouvoir et le cumul des richesses, mais dans la vie quotidienne des individus." Tom CLEGG - Première parution : 1/12/2003 dans Galaxies 31 - Mise en ligne le : 8/12/2008


Conclusion

L'uchronie, que ce soit dans nos vies personnelles ou à travers les grands moments de l'histoire, constitue un espace propice à la réflexion sur la liberté, la contingence et les choix. En imaginant ce qui aurait pu se passer si certaines circonstances avaient pris une autre tournure, elle invite à reconsidérer la notion de destin ainsi que la capacité des individus et des sociétés à orienter leur propre trajectoire. Revisiter le passé permet de réévaluer les événements marquants et de remettre en cause les idées reçues. Loin de se limiter à un exercice de réécriture, l'uchronie met en lumière les multiples voies qui auraient pu façonner notre monde différemment. Elle est au passé ce que la science-fiction est au futur : là où la science-fiction imagine des futurs possibles, l'uchronie s'intéresse aux "possibles du passé".

En scrutant ces alternatives non réalisées, l'uchronie incite à un regard critique sur nos choix actuels et les dynamiques perçues comme inévitables à notre époque. Elle interroge notre capacité à infléchir ces tendances et à identifier les moments clés où une rupture pourrait aboutir soit à un avenir indésirable, soit à des transformations positives. Sortir de son temps, en somme, pour réorienter le présent.

"Cultiver l'uchronie et par exemple lire Pavane, c'est se poser d'une autre manière l'éternelle et lancinante question : d'où venons-nous, ou allons-nous ? C'est une excellente introduction à la prospective." Gérard Klein (1)

Ce volet sur les uchronies conclut le triptyque des Imaginaires dédié aux voyages dans le temps et aux mondes parallèles. Un grand merci à Jacques Baudou pour la trame de cet article, issue du Chapitre III/II/4, section "Uchronie" de son ouvrage La Science-fiction (2). Nos remerciements chaleureux vont également aux chroniqueurs, notamment Éric Vial, dont les critiques ont été reproduites avec son aimable autorisation, ainsi qu'à NooSFere pour sa promotion de la science-fiction parue en langue française. Nous vous donnerons rendez-vous pour notre prochain article sur les "imaginaires cyberpunk dans la science-fiction", un genre à la fois évolutif et novateur, très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction, qui propose des perspectives et des instruments pour vivre, comprendre et transformer notre propre réalité.


Nota* -prière d'insérer- : Texte de la quatrième de couverture. Sorte de notice que les éditeurs de livres adressent aux journalistes pour promouvoir l'ouvrage et son auteur.

Sources :

(1) In : Gérard Klein - Préface du roman de Keith Roberts, Pavane - Livre de poche : https://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp227061.html

Le livre des préfaces - Gérard Klein - Babelio
Critiques (5), citations (6), extraits de Le livre des préfaces de Gérard Klein. Lorsque j’ai sélectionné ce livre, la profane que je suis ignorait qui…

(2) In : Jacques Baudou - La Science-fiction, PUF, " Que sais-je ? ” no 1426, 2003 


Pour en savoir plus sur l'uchronie :

Uchronies : comment les séries réécrivent l’histoire avec un grand H - Festival Séries Mania
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"Que peut nous apporter l’uchronie mis à part le regret et la nostalgie ? Faut-il y voir une volonté de rêver à nouveau à des avenirs possibles ? La SF nous promettait des voitures volantes, la conquête spatiale et des lendemains qui chantent qui ne vinrent jamais. L’uchronie fonctionne sur cette notion de regret mais la dépasse et la transcende. Elle porte souvent un message politique, une critique sociale, une alerte. Cette dimension pédagogique ne peut être niée." Le Guide de l'uchronie - Karine Gobled et Bertrand Campeis - ActuSF