Qui sauvera la planète ?

Qui sauvera la planète ?
@AFP - L’incendie de forêt qui ravage de vastes zones au nord d’Athènes et menace désormais la capitale grecque. 12/08/2024

Parcours des enjeux écologiques #7/8 : Pour que la Terre reste un monde vivable pour les générations futures.

Si vous êtes en quête de sens sur la place de l’écologie dans votre vie

« Dans quel récit de société sommes-nous embourbés pour que la seule issue qui permette la vie ne soit pas désirable ? C’est pourtant une terre inhabitable qui nous attend. Et il faudrait que nous rendions désirable le fait d’y échapper ? Cela témoigne de la folie dans laquelle nous sommes maintenus. » Camille Étienne - Pour un soulèvement écologique, au Seuil.
Camille Etienne lance un appel au soulèvement écologique
Comment sortir de notre impuissance collective face au dérèglement climatique ? Face à l’effondrement et aux crises qui nous menacent, il est aisé de sombrer dans la paralysie. Pourtant en acceptant nos peurs il est possible de désobéir et se soulever. C’est le message de l’activiste Camille Etienne

Un récit politique alternatif trace son sillon

Les livres sur la crise climatique et l’anthropocène se multiplient comme des petits pains. À raison : aucun sujet n’est aussi brûlant que celui-là. "Qui sauvera la planète ?" de Nathanaël Wallenhorst réussit à tirer son épingle du jeu en abordant la question sur un plan politique. Quels sont les discours et les stratégies concrètes adoptés par les différents régimes de la planète pour lutter contre cet horizon mortifère ? Matthieu Girou, MARIANNE

Nous avons modifié de façon durable les conditions d'habitabilité de la Terre pour l'ensemble du vivant et ainsi grandement fragilisé la vie en société. L'auteur décrypte les récits politiques du temps présent qui font chacun le lit possible de l'échec démocratique et/ou de l'échec écologique : le récit mensonger, selon lequel nous ne serions pas sûrs que le changement climatique soit d'origine humaine ; le récit bisounours, qui fait reposer un changement global sur la conversion à l'écologie de chaque citoyen ; le récit californien, qui fait miroiter un salut technoscientifique (géo-ingénierie, captation carbone, colonisation de Mars, transhumanisme) ; le récit chinois, selon lequel la fin justifierait les moyens ; en France tout particulièrement, le « récit pervers » d’Emmanuel Macron qui met en place la Convention citoyenne pour mieux sombrer dans l’inaction politique.

Malgré leurs différences, les récits chinois, californien et celui des démocraties libérales ont tous en commun de donner à la priorité à l’économie. Il semble que celui qui sauvera vraiment la planète devra renoncer à ce paradigme.

L’abondance selon Nathanaël Wallenhorst | Fondation d’entreprise Pernod Ricard

Les six grands récits qui s'opposent pour essayer d'analyser la question climatique

Invité du jour - Environnement : “Face à l’urgence climatique, il faut repenser l’expérience démocratique”
“Qui sauvera la planète ?” : c’est la question que pose Nathanaël Wallenhorst dans son dernier livre. Le chercheur, maître de conférences à l’Université catholique de l’ouest, tente de comprendre quels…

Demain ne sera pas dans le prolongement d'aujourd'hui. La clé : repenser l'expérience démocratique.


L'incrémentalité radicale pour faire face aux défis

Une équipe internationale de chercheurs, principalement affiliée à l'Université d'État de l'Oregon, propose une approche audacieuse pour faire face aux défis du changement climatique, de la perte de biodiversité et de l'injustice sociale. Leur stratégie, basée sur le concept d' "incrémentalité radicale", vise à induire des transformations profondes dans la gestion du changement climatique par le biais de petites étapes progressives et réalisables. Ils mettent l'accent sur l'équité sociale et économique, ainsi que sur la durabilité environnementale, en remettant en question les modèles climatiques actuels et en proposant une réduction de la consommation des ressources primaires pour maintenir les pressions environnementales dans des limites supportables par la Terre. Les chercheurs envisagent un avenir axé sur l'équité, la résilience, la préservation de la nature et le bien-être social, s'éloignant des modèles de croissance économique perpétuelle. Ils soulignent la nécessité d'une transformation sociétale globale pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, en repensant les systèmes économiques et sociaux, ainsi que les modes de consommation et de production d'énergie.

Des chercheurs présentent une solution audacieuse au changement climatique, à la perte de biodiversité et à l’injustice sociale
Des chercheurs proposent une approche globale pour le climat, alliant justice sociale et durabilité, basée sur 500 ans de données historiques.

Portrait d'une civilisation occidentale au bord du précipice

Addictions numériques, tensions raciales, misanthropie, peur de l'effondrement ou d'un chaos provoqué par des États voyous, nouvelles armes encore inconnues…

La division règne. Dans cette période de turbulences, où nos sociétés occidentales menacent d'imploser de l'intérieur entre complot et désinformation, on écoutera avec attention le message des Obama du film Netflix « Le Monde après nous ». Impossible de voir ce film sans songer à l'état d'un monde qui se décompose toujours un peu plus sous nos yeux.

« Le Monde après nous » sur Netflix : le thriller apocalyptique des Obama
Netflix met en ligne ce vendredi l’excellent thriller « Le Monde après nous », avec Julia Roberts et Ethan Hawke, produit par l’ancien couple présidentiel américain.

Mais Le Monde après nous, c'est d'abord le troisième roman de l’américain Rumaan Alam, qui a propulsé son auteur sur le devant de la scène littéraire outre-Atlantique jusqu’à le voir figurer dans la liste des nominés pour le National Book Award en 2020.


Fin du monde et petits fours

Qu’ils continuent à voyager en jets privés sans se soucier de la planète ou se procurent des bunkers de luxe pour se préparer à « l’effondrement », les ultra-riches sont régulièrement pointés du doigt pour leurs comportements. Salvateur ?

« Les ultra-riches qui s’engagent pour le climat cherchent avant tout à préserver leur pouvoir »
Le politiste Edouard Morena publie aux éditions La Découverte Fin du monde et petits fours, une enquête foisonnante sur les (riches) promoteurs du « capitalisme vert », qu’il analyse comme un « projet politique taillé sur mesure pour garantir les intérêts de classe [des élites] dans un monde en surc…
Le politiste Edouard Morena publie aux éditions La Découverte "Fin du monde et petits fours", une enquête foisonnante sur les (riches) promoteurs du « capitalisme vert  », qu’il analyse comme un « projet politique taillé sur mesure pour garantir les intérêts de classe [des élites] dans un monde en surchauffe ».

"Il est de plus en plus apparent que les privilégiés — et ceux disposant des moyens d’agir — ont décrété que la planète était irrécupérable et ils dépensent des fortunes à bâtir des bunkers." Extraits de l’interview de Peter Watts dans Bifrost N°93
Mark Zuckerberg dépense 250 millions d’euros pour se protéger de l’apocalypse, le bunker de luxe fait polémique
Une enquête révèle le projet fou de Mark Zuckerberg : un bunker luxueux coûtant des dizaines de millions de dollars survivre à la fin du monde.

C’est l’élevage qui sauvera la planète !
Pierrick Berthou, paysan à la ferme de Poulfang, à Quimperlé, dans le Finistère, analyse les bienfaits de l’élevage pour la culture des sols.

C'est l'élevage qui sauvera la planète !

Le professeur Alan Savory, écologue et pionnier de la gestion moderne du pâturage, souligne l'importance cruciale des animaux dans la survie de l'humanité pour l'alimentation, l'énergie, le travail du sol et la fertilisation des terres. Il préconise une approche intégrée de l'agriculture qui reconnaît le lien étroit entre les animaux et les sols.

La spécialisation de l'agriculture, encouragée depuis les années 60, a conduit à des problèmes environnementaux tels que la pollution par les nitrates dans les cours d'eau. Les détracteurs de l'élevage prônent souvent une solution simpliste consistant à réduire ou éliminer complètement l'élevage pour résoudre ce problème. Cependant, cette approche ignore les conséquences néfastes telles que l'utilisation accrue d'engrais chimiques et de pesticides, ainsi que la dégradation des sols.

L'abandon de l'élevage au profit d'une alimentation exclusivement à base de plantes annuelles, comme les céréales, pourrait entraîner une diminution de la fertilité des sols et des impacts environnementaux désastreux.

La solution proposée par Savory est la polyculture-élevage, qui intègre la culture de céréales avec l'élevage d'animaux, en utilisant les déjections animales comme fertilisant naturel. Cette approche favorise la durabilité environnementale, économique et sociale de l'agriculture, tout en assurant la sécurité alimentaire pour tous.


La bande dessinée écolo essaierait-elle de sauver la planète ?

Enquête, témoignage, anticipation... Auteurs et autrices de bande dessinée s'emparent des questions environnementales et mobilisent le neuvième art pour tenter de toucher tour à tour la raison et le cœur des lecteurs. À Angoulême, pendant le festival, deux prix consacrent ces créations.

Festival de BD d’Angoulême 2024. La bande dessinée écolo essaierait-elle de sauver la planète ?
Enquête, témoignage, anticipation... Auteurs et autrices de bande dessinée s’emparent des questions environnementales et mobilisent le neuvième art pour tenter de toucher tour à tour la raison et le cœur des lecteurs. À Angoulême,…
Renaissance : 6 tomes pour sauver la Terre
Entre catastrophes climatiques, guerres et épidémie, la planète bleue est en phase de devenir un cimetière. Pourtant, alors que le monde s’embrase, des vaisseaux extraterrestres font irruption dans l’atmosphère. Une coalition alien, qui a décidé de placer l’humanité sous tutelle afin d’éviter l’extinction de toute vie sur la planète. Pour Swänn, originaire de la planète Näkän, qui s’est porté volontaire afin de faire partie de l’opération Renaissance, le choc des cultures est rude.
« La bande dessinée a la capacité de faire des récits d’enquête accessibles et palpitants, de réduire la distance entre des sujets vertigineux et nous, lecteurs ». Amélie Mougey

C’est étonnant cette volonté de la ville de Paris de vouloir sauver le monde à elle toute seule ! 

À l’Arsenal, une expo charabia pour prendre soin de la planète…
C’est étonnant cette volonté de la ville de Paris de vouloir sauver le monde à elle toute seule ! En témoigne cette expo charabia à l’Arsenal
« Que des architectes réfléchissent et créent des prototypes, c’est tant mieux et une preuve de curiosité mais qu’ils cessent de justifier chacun de leurs travaux au nom du sauvetage de la planète. Si c’est bien leur intention, face aux enjeux qui se profilent, le sens des proportions s’impose et la modestie est un bon début ». Christophe Leray

Et la COP28 à Dubaï ?

Les combustibles fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz, sont responsables de plus de 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'après les Nations Unies. Pour la première fois, les pays du monde entier avaient approuvé lors de la COP28 à Dubaï un compromis historique ouvrant la voie à l'abandon progressif des énergies fossiles, malgré de nombreuses concessions aux pays riches en pétrole et en gaz. Le texte adopté par consensus n'appelle cependant pas directement à la sortie des énergies fossiles.

"On ne peut pas s'attendre rationnellement à ce que les investisseurs inversent le phénomène alors qu'ils essaient de maximiser leurs profits", lance Ipek Ozkardeskaya, de chez Swissquote.

De fait, les majors pétrolières britanniques Shell et BP ont rétro-pédalé ces derniers mois sur certains objectifs climatiques. Pour l'analyste, tant que les "coûts financiers des dommages climatiques ne dépassent pas les bénéfices", la solution ne pourra pas venir de l'économie. "Seuls des changements réglementaires concrets, radicaux et mondiaux ayant des conséquences financières significatives (...) pourraient orienter les capitaux vers les énergies propres et durables", affirme-t-elle.28 à Dubaï un compromis historique ouvrant la voie à l'abandon progressif des énergies fossiles, malgré de nombreuses concessions aux pays riches en pétrole et en gaz. Le texte adopté par consensus n'appelle cependant pas directement à la sortie des énergies fossiles.

"On ne peut pas s'attendre rationnellement à ce que les investisseurs inversent le phénomène alors qu'ils essaient de maximiser leurs profits", lance Ipek Ozkardeskaya, de chez Swissquote.

De fait, les majors pétrolières britanniques Shell et BP ont rétro-pédalé ces derniers mois sur certains objectifs climatiques. Pour l'analyste, tant que les "coûts financiers des dommages climatiques ne dépassent pas les bénéfices", la solution ne pourra pas venir de l'économie. "Seuls des changements réglementaires concrets, radicaux et mondiaux ayant des conséquences financières significatives (...) pourraient orienter les capitaux vers les énergies propres et durables", affirme-t-elle.


La place de l’écologie
Parcours des enjeux écologiques #8/8 : Pour que la Terre reste un monde vivable pour les générations futures. Défis économiques et environnementaux de l’Europe Depuis 2007, l’Europe produit et transporte de moins en moins de biens physiques, une tendance qui se poursuit. De plus, la population en âge de travailler

La suite du parcours des enjeux écologiques #8/8


"La planète est foutue, quoi qu’on fasse, d’où ce raisonnement (des ultra-riches) : pourquoi réduire notre marge de profit avec la réduction des émissions de carbone si celle-ci ne retarde l’apocalypse que d’une semaine ou deux ?" Extraits de l’interview de Peter Watts dans Bifrost N°93