Focus sur la pollution plastique

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Que nous disent les data des plus grands problèmes mondiaux ?

La pollution plastique :
Jusqu'aux années 1950, le plastique était considéré de la même manière que le verre ou la soie. Puis, l'industrie des biens de consommation a découvert les avantages des polymères, engendrant une culture du « tout jetable ». La planète s'est transformée en une gigantesque décharge.
Aujourd'hui, on estime que ce sont 8 millions de tonnes de déchets qui arrivent dans les océans chaque année. Les déchets aquatiques sont à 100% d'origine humaine et sont constitués à 80% de matière plastique. Selon une étude menée par la fondation Ellen McArthur, on estime qu'en 2050 il y aura plus de matière plastique que de poissons dans les mers et les océans, si aucune mesure n’est prise pour débuter une lutte contre la pollution.

Une sélection d'articles sur l'actualité de la pollution plastique :

Traité contre la pollution plastique : une "première version" du futur texte doit être rédigée d'ici novembre 2023.
Cette première version sera examinée en novembre lors d'une réunion à Nairobi (Kenya), avec en vue un traité définitif d'ici fin 2024.
Une décision prise au terme de cinq jours de laborieuses négociations. Une "première version" du futur traité international contre la pollution plastique doit être rédigée d'ici novembre, ont décidé 175 pays réunis à Paris, vendredi 2 juin.
La résolution, proposée après une ultime réunion conduite par la France et le Brésil, a été adoptée en séance plénière vendredi soir au siège parisien de l'Unesco. Selon ce texte, "le Comité international de négociations (INC) demande à son président d'élaborer, avec l'aide du secrétariat, un projet de première version du traité international juridiquement contraignant". Cette première version sera examinée en novembre lors de la troisième réunion de ce comité à Nairobi (Kenya), avec en vue un traité définitif d'ici fin 2024.
Les négociateurs, réunis depuis lundi, n'ont pu entrer dans le vif du sujet que mercredi soir, après deux jours de blocage de pays du Golfe, de la Chine, du Brésil ou de l'Inde. Ce blocage était lié à la question du recours ou non au vote à la majorité des deux tiers, en cas d'absence d'unanimité lors du futur examen d'un projet de traité. La résolution de la controverse a été remise à plus tard. In : franceinfo avec AFP - France Télévisions.
Une production qui pourrait tripler d'ici à 2060
L'objectif est d'élaborer d'ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant, couvrant l'intégralité du cycle de vie du plastique. Ce document est très attendu, vu l'ampleur croissante de la crise plastique en parallèle des crises du climat et de la biodiversité.
L'enjeu est de taille : la production annuelle de plastique a plus que doublé en vingt ans, pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait. Les pays doivent s'accorder malgré des ambitions divergentes, et sous la pression opposée de certaines industries et des ONG.
Après le prochain rendez-vous au Kenya, les négociations se poursuivront au Canada en avril 2024, pour se conclure en Corée du Sud fin 2024.


L’industrie fossile mise sur le plastique comme nouveau débouché, et travaille à ce que le futur traité international contre la pollution plastique ne conduise pas à diminuer la production.
S’attaquer aux énergies fossiles
Car c'est bien là le cœur du sujet. 99 % des plastiques sont aujourd’hui fabriqués à partir de combustibles fossiles. Et les prévisions estiment que les plastiques et les produits pétrochimiques seront à l’origine de 30 % de la croissance de la demande de pétrole d’ici 2030, et de près de la moitié de la croissance de la demande de pétrole d'ici 2050.

"Sans aucune surprise, ça va être très compliqué", soupire Henri Bourgeois Costa
"On comprend dès lors pourquoi le sujet est clivant. On touche là à nos modèles de société et à la question de la sobriété, mais la science est claire : nous ne mettrons jamais fin à la pollution plastique sans réduire la production de plastique", commente Henri Bourgeois Costa.
"Les plastiques et autres produits pétrochimiques servent de bouée de sauvetage pour leur industrie en déclin, réagit dans un communiqué Delphine Lévi Alvarès, coordinatrice de la campagne mondiale #BreakFreeFromPlastic sur la pétrochimie. Nous ne pouvons pas permettre aux mêmes tactiques de ‘deny, distract, and delay’ (déni, distraction et retard) qu'ils ont utilisées dans les négociations sur le climat d'entrer dans les négociations sur les plastiques". On estime que la production plastique est aujourd’hui responsable de 3,4% des émissions globales. Celles-ci devraient quadrupler, atteignant 15% en 2050, bien plus que le secteur aérien qui focalise pourtant toute notre attention.
Pollution plastique : incertitudes et frustrations à Busan pour l’élaboration d’un traité mondial
Plusieurs pays, dont la France, ont dénoncé « l’obstruction continue » dans les négociations d’un petit groupe d’Etats – surtout des producteurs de pétrole – qui estiment que le futur accord doit uniquement concerner la gestion des déchets et le recyclage du plastique, sans remonter jusqu’à sa production.

Certains, comme le Panama ou les Fidji, voudraient chasser des négociations les pays qui s’opposent à toute réduction de la production. D’autres évoquent la possibilité de soumettre au vote un traité comportant cette disposition, au lieu d’une adoption par consensus comme c’est généralement la règle pour ce type de grand accord onusien.
« Je pense que si nous devons procéder à un vote, nous n’aurons pas de problèmes. Nous sommes majoritaires, a déclaré la déléguée portugaise, Maria Joao Teixeira. Mais un traité sans les producteurs de produits pétrochimiques, sans les industries ne sera pas aussi efficace que nous le souhaitons. »
« Il vaut mieux ne rien avoir ici que d’avoir un traité faible, a déclaré le délégué du Ghana, Sam Adu-Kumi. Nous nous battrons jusqu’à la fin, et si nous ne parvenons pas à l’accord que nous voulons ici, nous ajournerons et nous reviendrons. »
Un monde en plastique
Pour LSD, Alain Lewkowicz explorent l'histoire de cette "matière à tout faire" devenue fléau. Après l’âge de pierre et l’âge du fer, est venu l’âge du plastique. Devenu un fléau planétaire, il a pourtant révolutionné le monde.
Le recyclage du plastique sert-il d'alibi aux entreprises et de déculpabilisation aux consommateurs, pour continuer à produire et acheter « as usual » ?
