Focus sur la pollution au CO2
Parcours des enjeux écologiques - focus 2 : Pour que la Terre reste un monde vivable pour les générations futures.
Que nous disent les data des plus grands problèmes mondiaux ?
Focus sur l'état des lieux des émissions de CO2 :
Le tableau de répartition des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2023 est clair : c'est sur le secteur de l'énergie qu'il faut le plus travailler (26 % des émissions pour l'électricité), suivi des transports (15 % dont 11 % pour les voitures), puis de l'agriculture (11 %) et de la construction (9 %).
Si l'occident a déjà atteint son pic en ce qui concerne ses émissions de gaz à effet de serre, d'autres pays comme la Chine, l'Inde, l'Indonésie et l'Arabie Saoudite sont en plein développement et ne l'ont pas encore atteint, ce qui fait craindre une nouvelle hausse des émissions mondiales ces prochaines années.
"Lutter contre le réchauffement climatique repose d’abord et avant tout sur la réduction des gaz à effet de serre en remplaçant les énergies fossiles fortement émettrices de dioxyde de carbone par des énergies décarbonées renouvelables ou nucléaire. Mais, tous les scénarios le prouvent il faudra encore de nombreuses décennies pour arriver à totalement décarboner l’énergie mondiale qui en 2023 reposait sur un mix composé de 82% d’énergie fossiles. Ainsi, le scenario le plus optimiste de l’AIE considère un mix énergétique 2050 contenant encore entre 40% et 50% de fossiles : presque plus de charbon, moins de pétrole mais encore beaucoup de gaz naturel. Pour arriver à une neutralité carbone (zéro émission et non zéro fossiles), il faudra capter le CO2 toujours émis pour l’empêcher de pénétrer dans l’atmosphère. C’est ce qu’on appelle la « compensation » : le CO2 émis est compensé par le CO2 capté. On pourrait même rêver de la situation inverse : capter davantage que le CO2 encore émis et donc réduire le teneur en CO2 dans l’atmosphère pour faire baisser la température à terme." Philippe Charlez
Stratégie de décarbonation de la France
La France est le premier pays européen à avoir annoncé en avril 2019 vouloir intégrer l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050 dans la loi.
"Si les Français sont vertueux avec le charbon et n'en ont pas, c'est tout simplement parce qu'au moment où sont arrivés les chocs pétroliers en 1974 et 1979, on n'avait déjà plus de charbon. Sinon, au lieu de faire du nucléaire, vraisemblablement, on aurait fait du charbon." Jean-Marc Jancovici.
Une sélection d'articles sur l'actualité de la pollution au CO2:
"Jamais l'humanité n'avait consommé autant de charbon qu'en 2022, 30 ans après 1992, année où fut signée la convention climat à Rio, disant qu'il fallait réduire nos émissions de CO2. Les deux tiers du charbon qu'on extrait d'une mine dans le monde, servent à la production électrique, c'est l'usage dominant." Jean-Marc Jancovici.
Une sélection d'articles sur l'actualité des moyens de lutter contre le réchauffement climatique :
Le rôle des sols dans le stockage du carbone est crucial pour l'atténuation du changement climatique. Les sols agissent comme un important puits de carbone, contribuant à réduire la quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère. Voici comment cela fonctionne :
- Séquestration du carbone : Les sols stockent naturellement du carbone organique sous forme de matière organique décomposée, telle que des racines, des feuilles et d'autres débris végétaux. Cette matière organique est ensuite incorporée dans le sol par des micro-organismes, créant une forme stable de carbone dans le sol. Cela contribue à maintenir un équilibre entre les émissions de CO2 provenant de diverses sources et les puits de carbone, tels que les sols et les forêts.
- Pratiques agricoles durables : Les pratiques agricoles peuvent influencer la quantité de carbone stockée dans les sols. Certaines méthodes agricoles, comme la réduction du labour, la couverture végétale et la rotation des cultures, favorisent la séquestration du carbone dans les sols. Les agriculteurs peuvent jouer un rôle important en adoptant des pratiques agricoles durables qui contribuent à la préservation et à l'augmentation des stocks de carbone dans les sols.
- Restauration des terres : La restauration des terres dégradées, telles que les sols appauvris et déforestés, peut contribuer à renforcer la capacité des sols à stocker du carbone. La réhabilitation de ces terres, par exemple en reboisant des zones déboisées ou en restaurant des zones humides, permet de rétablir la végétation et de séquestrer davantage de carbone dans le sol.
- Gestion forestière durable : Les forêts, en tant que puits de carbone majeur, dépendent également d'une gestion durable. La protection des forêts existantes et la gestion forestière responsable contribuent à maintenir et à augmenter les stocks de carbone dans les écosystèmes forestiers.
En somme, les sols jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique, et des pratiques de gestion et d'utilisation des terres durables peuvent renforcer leur capacité à stocker du carbone. La préservation des écosystèmes terrestres et une agriculture plus respectueuse de l'environnement sont des composantes clés de cette stratégie globale visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à atténuer les impacts du changement climatique.
Le captage et le stockage du CO2 (CCS) impliquent la capture du CO2 émis par les installations industrielles et sa séquestration à long terme dans des sites de stockage géologiques. Bien que cette technologie ne soit pas encore largement déployée à grande échelle, elle pourrait être une option pour réduire les émissions de CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles dans les secteurs où la transition vers les énergies renouvelables n'est pas encore possible.
« Rappelez-vous du film Armageddon : l'humanité est sauvée par des pétroliers qui font un forage dans l'astéroïde. (Lors des COP) Nous sommes en train de voir se jouer le même scénario avec les pétroliers qui plaident en faveur d'une technologie de capture du CO2. De mon point de vue, c'est un miroir aux alouettes. C'est à des milliers d'années lumières de pouvoir marcher à si grande échelle. On risque par contre de payer avec des subventions deux fois de suite les pétroliers : pour faire sortir le CO2 et ensuite pour le séquestrer dans le sol ! Pour les Émirats arabes unis, c'est donc vital de voir ce système être déployé. Avant de commencer à faire des efforts, on essaye de trouver un échappatoire et on se dévie de la solution la plus évidente.» Roland Séférian
Le voie du captage technologique du CO2 se fera-t-elle au détriment des énergies renouvelables ?
Les technologies de captage, stockage et valorisation du CO2 (CCUS-Carbon Capture, Use and Storage) consistent à capter le CO2 dès sa source de production, à le stocker dans le sous-sol et à le valoriser. Elles intéressent les industriels car elles leur permettraient de réduire massivement leurs émissions de CO2. Mais ces solutions prometteuses doivent encore faire la preuve qu’elles peuvent être industrialisées à un coût acceptable.
Un article du magazine GEO - Quelles sont les solutions envisageables pour capter et stocker le CO2 ?
Ces techniques de captage direct dans l’air (DAC, en anglais) — aussi appelées élimination du dioxyde de carbone (EDC) — se focalisent sur le CO2 déjà émis dans l’atmosphère. Elles se distinguent des systèmes de captage et stockage du carbone (CCS) à la source, aux cheminées des usines par exemple, qui empêchent elles à des émissions supplémentaires d’arriver dans l’atmosphère.
Actuellement, les techniques d'EDC sont très loin de l'efficacité requise. La plus grande installation de captage direct dans l'air au monde élimine en un an ce que l'humanité émet en trois ou quatre secondes.