Eclipse totale, de John Brunner

Eclipse totale, de John Brunner
@ Couverture de John Cayea pour l'édition de 1974 - Doubleday Science Fiction

Éclipse totale est un roman de science-fiction de l'écrivain britannique John Brunner, paru en 1974. L'histoire se déroule sur Sigma Draconis III, une planète lointaine située à dix-neuf années-lumière de la Terre.

En 2020, une équipe spatiale internationale explore le système de Sigma Draconis et découvre les ruines d'une société très avancée qui a laissé derrière elle comme artefact le plus grand télescope imaginable, sculpté et poli dans un cratère lunaire naturel. Au fil des années, une base permanente est établie à la surface de Sigma Draconis III, et des équipes scientifiques se relaient pour étudier les vestiges mis au jour. Ils déterminent que la culture indigène a évolué et a mystérieusement disparu après seulement trois millénaires d'existence.

Nous sommes en 2028. Une équipe de relève atteint la planète avec un seul objectif : découvrir pourquoi cette civilisation brillante qui avait développé le vol spatial et des biotechnologies très sophistiquées s’est éteinte à la suite d’une évolution restée incompréhensible.

Il n'y aura pas de premier contact sur Sigma Draconis III, mais une rencontre aura tout de même lieu... par scientifiques interposés. Trente chercheurs participent à cette mission, parmi lesquels le docteur Ian Macauley joue un rôle clé. Sa réputation n'est plus à faire : avant d’avoir trente ans, il avait déjà réalisé des travaux dignes de ceux de Michael Ventris et de Champollion. Grâce à son intuition et à ses méthodes de recherche originales, il parvient à une forme de compréhension de cet Autre extraterrestre, dont le métabolisme, sensible aux champs électromagnétiques, et les avancées biotechnologiques demeurent à décrypter.

L'univers de ce roman, au dénouement particulièrement sombre, m'a toujours fasciné par sa profondeur et son altérité. Nous évoluons en eaux troubles, comme suspendus aux conclusions du mystère de la disparition de cette civilisation. Tout reste une hypothèse jusqu'à ce que Macauley résolve l'énigme. Mais quand cette révélation a lieu, n'est-il pas déjà trop tard ?

On constate alors avec effroi que l'humanité suit cette même voie qui a conduit la civilisation des crabes intelligents de Sigma Draconis à sa perte.


Si vous voulez en savoir plus sur ce livre, on vous recommande la lecture de l'article de Julien Amic :
Pourquoi faut-il (re)lire « Éclipse totale » de John Brunner en 2023 ?
En 1974, l’écrivain britannique John Brunner écrit un space opera d’un genre nouveau, intitulé Total Eclipse. Introuvable en France depuis les années 1990, il vient d’être réédité par les éditions Mnémos au sein de l’intégrale « Les Planétaires ». Dans cette nouvelle chronique, Julien Amic, réd…

Toute ressemblance avec l’espèce humaine serait bien entendu purement fortuite…


« Le fait de s’extraire de soi, de se tourner vers l’Autre est à la fois le moteur et le but de la science-fiction. Il ne s’agit plus de considérer la possible existence de la vie extraterrestre, du voyage à la vitesse de la lumière, mais ce qui « existe » dans la science-fiction, ce qui fait science-fiction, rend existant ce processus, l’étrangeté radicale devenant cognitive. La science fiction permet « à l’esprit de recevoir de nouvelles longueurs d’ondes », jusque là invisibles, imperceptibles ». Alice Carabédian